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 H6                        HISTOIRE LITTÉRAIRE

 cessé de vivre pacifiquement avec les Églises où l'on suivait
 certaines pratiques différentes de celle du siège de saint Pierre.
 Relativement à saint Anicet ,1a synodale, dansle fragment trans-
 mis par Eusèbe, ajoutait ces paroles remarquables : « Durant
 « le séjour que saint Polycarpe fit à Rome, sous le pontificat
 « d'Anicet, ces deux saints eurent quelque démêlé touchant
 « certaine observance ; mais ils ne tardèrent pas a se donner
 « le baiser de paix, cessant bientôt, l'un et l'autre, d'atta-
 « cher de l'importance à l'objet de leur discussion. Saint
 « Anicet ne put dissuader saint Polycarpe de suivre une
 « coutume qu'il avait vu pratiquer a saint Jean, disciple du
 « Seigneur, et a d'autres apôtres avec qui il avait vécu
 « familièrement, et, de son côté, saint Polycarpe ne put
 « amener saint Anicet a se départir d'un usage qu'il décla-
 « rait tenir de ses prédécesseurs et observer a leur exemple.
 « Les choses en restèrent-là, et la plus parfaite intelligence
 « s'établit entre eux. Bien plus, Anicet permit a Polycarpe
 « de célébrer les saints mystères dans son Église. Tous
 « deux enfin se séparant en paix, restèrent en communion
 « avec l'Église universelle, nonobstant quelques différences
 « dans leurs usages (1). »
   Tel fut le premier concile des Gaules. Ses décisions ont
une portée immense : émanées de docteurs et d'évêques
procédant d'une origine asiatique, elles n'hésitèrent point a
reconnaître la suprématie de l'Église formée à Rome par
le prince des apôtres (2). Elles sont aussi le plus ancien mo-

   (11 Eusèb., ibid.
   {i) L'Église d'où procédaient les évoques et les docteurs du concile
de Lyon, cette Église dont les premiers chefs vinrent de Smyrue, était celle
d'Ephèse fondée par S. Jean. Ephèse semble avoir été, mlet et au II e siècle,
comme la métropole chrétienne de l'Asie. L'influence que cette ville exerçait
alors l'avait rendue célèbre dans tout l'Orient. De nos jours, en souvenir
de ce passé, les Turcs l'appellent encore Aia Solouk, mol à mot, le saint
théologien, du grec oqto; OsoXôfo;, surnom de saint .lean.