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»E LYON. 107 « verainement doué d'intelligence, de sagesse, de puissance, « de volonté. Unique, il était tout et tout était en lui. Quand « et comme il l'a voulu, il a révélé au monde son verbe par « qui, au temps fixé, il a formé l'universalité des choses. « Ainsi donc, ce que Dieu veut, il le fait ; a l'instant où « il conçoit, il achève; où il parle, il manifeste; où il forme, « il accomplit; car, en tout ce qu'il crée, sa prévoyauce « éclate, sa sagesse brille (1). » Il est évident qu'Ausone avait sous les yeux, ou du moins présent à la mémoire, ce magnifique passage de saint Hippo- lyte , lorsqu'il composait ce début de la prière de son Ephemeris : Omnipolcns, solo mentis tnihi cognile cultU; Ignorate malis, et nulli ignote piorum : Principio, extremoque carens : anliquior œvo, Quod fuit, aiit veniet: cujus formamque mociumque Nec mens complccti poterit, nec liiigua profari. Cernere quem solus, coramque audire jubentem Fas habet, et palriam propter considère dexlram, Ipse opifex rerum, rebus causa ipse creandis, Ipse Dei Verbum, Verbum, Deus, auticipator Mundi, quem faclurus erat : generatus in îllo Tcmpore, quo terapus nundum fuil: editus anlc Quam jubar, et rutilus cœlum illustraret Eous : Quo sine nil actum, per quem facta omnia : cujus in cœlo solium : cui subdita terra sedenti, Et mare, et obscurs Chaos insuperabile noctis : Irrequies, cuncta ipse moyens, vegetator inerlum. L'imitation, dans quelques uns de ces hexamètres est si flagrante qu'ils rencontrent parfois la même expression que le traducteur latin beaucoup plus récent. Souchay (2) les regarde, ce qui est vrai, comme une paraphrase du com- mencement de l'Évangile de saint Jean ; mais il n'indique pas les emprunts que le poète a pu faire à la paraphrase antérieure de saint Hippolyte. Peut-être Souchay ne l'a-t-il pas connue. (1) Cont, Noël, fragm. i. (2) InKphem., édit. ad us, Delph.)