page suivante »
108 HISTOIRE LITTÉRAIRE Je reprends ma citation : « Puisqu'il était Dieu, il a fait les « choses qu'il a voulues. En même temps, il engendrait son « Verbe pour être l'agent,le régulateur, l'ouvrier de ces cho- « ses. Or, en Dieu contenu, le Verbe ne pouvait être perçu « de la nature créée; mais Dieu le lui rendit perceptible; « émettant sa voix d'abord, puis tirant la lumière de sa lu- « mière, il lefitapparaître, âme et chef à la fois de la création « entière. Alors primitivement visible pour Dieu seul, le « Verbe, par un acte de la volonté divine, cessa d'être invi- « sible au monde, afin que le monde, en le voyant paraître, « pût être préservé. « Ainsi a Dieu s'adjoignit un autre lui-même, je le répète, « et non pas deux dieux. En effet, de même que dans la « lumière, l'éclat; dans la source, l'eau; dans le soleil, le « rayon ; de même, dans le tout, qui est le père, une vertu, « une puissance : le Verbe; le Verbe, son intelligence, son « esprit qui s'est révélé commefilsde Dieu, en se manifes- « tant au monde (1). » Comme écrivain, saint Hippolyte a exercé, dans les pre- miers âges ecclésiastiques, une influence presque égale a celle dont jouit l'évêque de Lyon, son maître. Quoique la langue grecque soit celle dont il se serve, on l'admet géné- ralement parmi les Pères de l'Église latine. Cela se conçoit : appartenant à l'école d'Irénée, il a ce dévouement gaulois au pontificat romain, qu'elle tiendra de son fondateur. Le mérite des nombreux ouvrages du condisciple de Caïus lui a valu les suffrages de toute l'antiquité chrétienne. Les hommes pieux de ces âges reculés en firent leurs dé- lices (2), l'estime que ces ouvrages avaient obtenue était si (1) In Ephem., édit. ad us. Delph. (2) Cf. Theodoret, dialog. m; — Chrysost., oral, xi ; — Anast. Coll. Sirmundi, 1. m, p . 9 0 ; —Photius, Blbliolh. cod. cxxxi.