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DE LYON. 97 lieu depuis sa découverte ; je me contenterai d'en donner une simple analyse. Pour bien comprendre l'importance attachée alors, parles communaute's chrétiennes, a cette oeuvre du plus illustre des disciples de saint Irénée , de celui qui s'intitulait le continuateur de son maître, il est indispensable de connaître l'histoire de la célébration de la fête de Pâques, à partir de l'an 34 de J.-C. Cette notion préliminaire, d'ailleurs, peut seule donner l'explication de deux événements considérables qui relèvent de l'antiquité littéraire de Lugdunum, et dont j'aurai bientôt à parler : la convocation du premier concile des Gaules et l'hérésie de Blaste, cause principale de cette convocation. Notre calendrier ne compterait pas de fêtes mobiles si la date de Pâques pouvait être établie d'une manière précise. L'Église primitive n'a jamais su au juste le jour de la mort du Sauveur; seulement, une tradition respectable, venue des Apôtres, plaçait la résurrection après l'équinoxe du prin- temps,, à la suite d'une pleine lune. Cette croyance, que semble élever à l'état de certitude un récent et remarquable travail de M. de Saulcy (1), donnait lieu, parle vague de ses indications, à des dissidences nombreuses parmi les chré- tiens, à des irrégularités fréquentes dans la fixation du jour de Pâques et des fêles d'ordre majeur qui en dépendent, comme l'Ascension et la Pentecôte. Ainsi, tandis que les Églises d'Asie et de presque tout l'Orient solennisaient la résurrection le 14 de la lune, quelque jour de la semaine qu'il arrivât, l'Église de Rome, suivie par le plus grand nombre des Églises du pays latin, la célébrait le dimanche qui vient immédiatement après le 14- (2). L'Occident chrétien (1) AHienœum français des 9 juin et 28 juillet 1855. (2) Art de vérifier les dates, t. I, p. xxxij et xxxiij. 7