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DE LYON. 9B « dit-il, combien cette Église est auguste et sainte? Je puis « vous y faire toucher du doigt les trophées des apôtres. « Oui, que votre désir vous mène au Vatican, ou qu'il vous « conduise sur le chemin d'Ostie, vous êtes sûr d'y trouver « les glorieux trophées des fondateurs de cette Église (1)! » Au temps où écrivait Caïus, en effet, le tombeau de saint Pierre se voyait au Vatican, et celui de saint Paul, sur le chemin d'Ostie. J'aurais pu le dire, dans ma traduction, a l'exemple des auteurs de l'Histoire littéraire de la France, et de M. Amédée Thierry, dans son bel ouvrage de La Gaule sous l'administration romaine ; mais je n'ai pas dû perdre de vue que, faisant une histoire purement littéraire, je me trouvais dans l'obligation de donner de mon original une reproduction aussi exacte que possible. II y a même, dans le texte, une répétition touchante du mot rpoTrara. dont je ne puis me flatter d'avoir rendu complètement l'effet. Un autre élève de saint Irénée, condisciple sans doute de Caïus, fut saint Hippolyte, que l'Église honore a Lyon le 22 fé- vrier , et dans le reste du monde catholique le 13 août. On ignore le lieu de sa naissance. Basnage le place en Arabie, mais les raisons qu'il donne de cette assertion n'ont pas paru concluantes à tous les critiques. Ce qu'on peut affirmer, c'est qu'il était d'origine grecque, son nom le dénote ; sénateur ro- main, saint Jérôme nous l'apprend. Ces deux qualités, cepen- dant, ne me semblent pas exclusives de celle de Gaulois que lui attribuent plusieurs historiens. De son temps, un grand nombre de Grecs étaient encore établis dans la Gaule méri- dionale, et, depuis le règne de Claude, les notabilités de notre patrie pouvaient toutes prétendre à la dignité de sénateur. La ville où saint Hippolyte fit ses études, le maître dont il suivit les leçons ont donné prise k moins de controverses, car ce saint lui-même nous apprend dans un de ses ouvrages, (î) Euseb, II, 25.