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96 HISTOIRE LITTÉRAIRE malheureusement perdu, que le sujet de ce livre n'est qu'une répétition abrégée des instructions orales de l'évêque de Lyon. Une pareille autorité ne saurait être récusée ; aussi est-ce sur elle que je m'appuierai, comme la plupart des historiens de cette ville , pour mettre saint Hippolyte au nombre des célébrités de la littérature lyonnaise. Le disciple d'Irénée est également qualifié du titre d'évê- que, mais jusqu'à ce jour, aucun biographe n'a pu préciser le diocèse dont il eut l'administration. Il est vraisemblable que , revêtu de la dignité épiscopale au même titre que Caïus, il fut envoyé, comme celui-ci, aux nations plongées dans les ténèbres de l'erreur (1). La date de sa mort est incertaine, de même que la cou- ronne du martyre qui lui est décernée par presque tous les anciens et les modernes. Toutefois, de graves auteurs es- timent qu'il ne peut avoir vécu au-delà de l'an 250 après Jésus-Christ. La meilleure preuve de la longévité de saint Hippolyte est l'immense quantité de ses ouvrages. Celui qui contribua le plus a sa réputation est son fameux Cycle paschal, que saint Isidore regardait comme un des premiers qui eût paru dans l'Église. Longtemps perdu, cet unique mais précieux fragment d'un grand ouvrage sur la Pà que, ITspi roO Ylxsyjx, (2), fut retrouvé dans des fouilles entreprises a Rome, en 1551. Il était gravé des deux côtés de la chaise d'une statue de marbre, et accompagné d'une liste de quelques-uns des ouvrages du célèbre écrivain. Ce monument qui se voit au Vatican figure, avec le catalogue, dans les recueils épigraphiques et dans la plupart des éditions de saint Hippolyte. Je ne m'attacherai point a discuter les diverses interprétations auxquelles il a donné (1) V. ci-dessus, p. 93. (2) Euseh., Hiet., lib. vi, cap. MU.