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38 HÔTEL DE LUXEMBOURG, A VAISE. Ce moulin et logis du L u x e m b o u r g était donc à peu de d i s - tance de la Q u a r a n t a i n e , et p a r conséquent t r è s - p r è s du petit b â t i m e n t dans le style r e n a i s s a n c e , c o m m u n é m e n t appelé maison de Palladio ( i ) . (ï) J'ai signalé, dans la Gazette de Lyon du 6 août 1860, le mauvais goût prétentieux et ignorant qui vient de défigurer celte charmante cons- truction, située à l'entrée des Etroits, et masquée maintenant du côté de la ville par le chemin de fer ; elle est très-connue des artistes, et il n'est pas un paysagiste qui ne l'ait dessinée. Elle avait acquis un ton parfaitement en harmonie] avec l'industrie à laquelle son intérieur sert d'ateliers. Rien ne choque plus les regards contemporairis que cette patine antique dont le temps seul a le secret. On peut s'apercevoir de celte antipathie de bon genre en visitant les maisons de campagne des environs de Lyon. On ren- contrera les choses les plus extravagantes, et la matière ne manquerait pas si l'on entreprenait de publier un recueil des naïvetés prétentieuses de notre époque. M. Jourdain est plus vivace que jamais, il fait de la prose sans le savoir, en croyant rêver de poésie. Le propriétaire de la maison de Palladio, voulant marcher dans la voie du progrès et se mettre à la mode, vient d'opérer la restauration extérieure de son habitation de la manière la plus baroque : le fond représente une surface de briques roses ; l'encadrement des croisées et les angles de la construction sont peints en blanc, et une large bande bleue bordée de blanc, sur laquelle on lit en grandes lettres jaunes : Peausserie, Maroqui- nerie, Mégisserie, s'étend horizontalement entre le rez-de-chaussée et le premier élage, tout cela est excessivement frais, ou, pour employer l'ex- pression usitée, c'est très-gai. J'appelle l'attention sur cette dénomination de maison de Palladio. Le célèbre architecte, né à Viccnce en 1508, mort en 1530, dessina les antiquités de Nismes ; mais je ne saurais dire s'il fit un voyage à Lyon. Des recherches sur ce point de l'histoire locale auraient un grand intérêt. Plusieurs architectes célèbres de la Renaissance ont résidé à Lyon : Phili- bert Dclorme y a marqué son séjour par plusieurs ouvrages. Serlio, de Bologne, élève de Jacques Perruzzi, fut appelé en France par François I e r , et il y vint avec toute sa famille. Les calamités de nos guerres religieuses l'obligèrent à se retirer à Lyon, où il vivait très-pauvrement. Il revint ensuite à Fontainebleau, et il y mourut en 1552. Scamozzi, né à Vicence l'année de la mort de Serlio, fit un voyage en France, où il accompagna les ambassadeurs de Venise ; mais je ne pense pas qu'il ait séjourné Ã