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HÔTEL DE LUXEMBOURG, A VA1SE. 39
Pourrait-on conjecturer, sans une trop grande hardiesse, que
cette fabrique, naguère encore si pittoresque et d'une si grande
pureté de goût, a servi aux chevaliers de l'arquebuse de Luxem-
bourg? Je ne prétends pas dire qu'elle ait été construite par eux,
puisqu'elle date du XVIe siècle et qu'ils ne s'établirent dans le
quartier qu'en 1746; mais je livre ma conjecture aux érudits
qui s'occupent de l'histoire de Lyon. Je ferai remarquer que,
parallèlement à la rivière et du cô-té de la maison en question,
il existait un assez vaste terrain horizontal, dépourvu de cons-
tructions, et qui aurait pu servir au tir de l'arquebuse.
En 1757, la compagnie de Luxembourg se transporta dans le
faubourg de Vaise, où elle s'était fait construire un hôtel. Elle
en prit solennellement possession, le 19 septembre de la même
année. M. de Rochebaron, commandant, M. Bertin , inten-
dant, et Messieurs du Consulat, assistèrent à la fête. La com-
pagnie, en émigrant d'un bout de la ville à l'extrémité opposée,
emporta avec elle son nom de Luxembourg, et en fît, ainsi que
je l'ai dit, le sujet d'un rébus qui peut se déchiffrer encore sur
le balcon de l'hôtel, aujourd'hui la Brasserie Mouton.
Tandis que les almanachs de Lyon, antérieurs à 1764,
donnent quelques détails sur l'existence historique de la société,
ceux de 1764 à 1767 ne contiennent que la note suivante : « La
Lyon, puisqu'il a laissé une relation de son voyage, et que, pour aller Ã
Paris il passa par Nancy, en venant d'Italie. On était en l'année 1600 : or,
à celte époque, le style de la Renaissance avait subi d'importantes modi-
fications et n'aurait plus eu la pureté qui distingue le petit bâtiment attri-
bué à Palladio. Il est vrai de dire, d'après la Biographie universelle, que
Scamozzi prit surtout Palladio pour modèle. Au reste, il n'est pas'ncccssaire
de recourir à des étrangers pour chercher à découvrir l'auteur de la maison
des Etroits ; car le grand nombre de constructions du quartier de l'ouest,
dans le goût de la Renaissance, et l'extrême variété de leurs formes, sur-
tout dans les intérieurs de cours, prouvent qu'à l'époque du XVI e siècle
il devait y avoir à Lyon une grande quantité d'excellents architectes.
J'engage les artistes à visiter cette maison en question qui a fait peau
neuve, et peut-être qu'après avoir vu et observé ils abjureront leurs opi-
nions en matière de couleur, de forme et d'effet.