Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
30                 HÔTEL DE LUXEMBOURG, A VAISE.

 aujourd'hui masquée en partie par une construction récente, et a
 été convertie en brasserie et café. Il y a quelques années, elle
conservait encore tous ses agréments : elle était précédée d'une
cour, séparée de la route par une barrière. Un vestibule, ouvert
ordinairement pendant l'été, laissait apercevoir de beaux om-
brages, et dans l'axe de ce vestibule on pouvait distinguer une
statue en marbre blanc, copie de l'Amour grec, par Chinard. Le
jardin, qui avait une grande profondeur horizontale, montait
ensuite, au moyen d'un lacet tracé dans un petit bois, jusqu'au
pied du bastion en forme de grosse demi-tour ronde, qui domine
encore le quartier. Ce bastion faisait partie des anciennes forti-
fications de notre ville ; l'almanach de Lyon de 1747, donnant
une description des divers quartiers, parle du bastion de Loyace,
— et non pas Loyasse, comme on écrit maintenant, — situé
au-dessus de la porte du Lion, en Vaize. Aujourd'hui cette pente
ombragée a disparu, et l'industrie l'a convertie en une carrière,
dans laquelle on exploite du granit et du gneiss.


caractère de noblesse. A l'appui de mon assertion, je citerai le passage
d'un de nos honorables compatriotes, qui, pendant la guerre d'Italie,
écrivait d'Alexandrie au Courrier de Lyon (24 mai 1 859) : « Il y aune parti-
el cularité que je ne puis m'empêcher de faire remarquer, à Casalc, de
« même qu'à Alexandrie et Valenza, comme le cachet caractéristique de ce
« pays artiste : c'est la tournure élégante et grandiose d'une foule de
« maisons particulières, mêlées aux plus vulgaires constructions. Quoique
« ces hôtels, presque ces palais, soient en briques, aussi bien que les
« moindres cabanes, les architectes italiens ont eu le secret de relever
« singulièrement la pauvreté des matériaux et la médiocrité des dimensions,
« par la justesse des proportions, le style des ornements à forte saillie, la
« noble grandeur des escaliers en rampe douce .et des larges vestibules
« décorés de pilastres et de colonnes de briques (E. Jouve). » Les qualités
qui ont frappé le correspondant du Courrier de Lyon sont justement celles
qui manquent à nos constructions contemporaines, dont les conditions
économiques réclament un grand nombre de fenêtres étroites. En outre, le
goût du jour est le reflet de nos mœurs ; la profusion prétentieuse des
ornemeuls est le symbole du luxe debcs aloi, et l'absance de tout caractère
do grandeur et de solidité représente l'instabilité des fortunes particulières.