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MATTHIEU BONAFOUS. 393 Ce que nous appelons génie n'est même qu'un renouvel- lement, et l'on peut répéter avecl'Ecclésiaste : Nul ne peut dire voilà une chose nouvelle ; car elle a déjà existé dans les siècles qui se sont passés avant nous. Homère, Hérodote, Aristote, Pline, Plutarque, Pomponius- Me'Ia, Silius-Italicus, Arrien, Ammien-Marcelin, etc., etc.. nous ont révélé que l'imprimerie, la production de la soie, la fabrication et l'impression des divers tissus en laine, coton, lin, or et'argent, étaient anciennement connus chez les Grecs, les Perses, les Hébreux, les Syriens, les Egyptiens, les Chinois et les Indiens. Il est même supposable que le fameux byssus, vêtement des prêtres juifs, indiens et d'Isis, que Strabon et Théophraste désignent comme une espèce de lin, était un tissu de soie, dont ces auteurs ignoraient la véritable origine. La belle traduction par M. Foucaux, de RGYA TCH'ER ROLPA, histoire du Bouddha CAKYA-MOUNI, dont la version Tibétaine remonte à plus de deux mille ans, nous fait con- naître qu'a cette époque, les Indous pratiquaient déjà la pein- ture, les accords de musique, la poésie, l'arithmétique, l'as- tronomie, la magie, les ouvrages en cire, la couture, la ciselure, la teinture des vêtements, celle des pierres pré- cieuses, etc. Soyons donc un peu moins superbes de cet âge moderne que nous intitulons : le siècle de la civilisation et des lu- mières : pauvre siècle que souille encore tant de préjugés, de corruption et d'ignorance ! — Ne croyons pas si sou- vent être créateurs, quand nous ne sommes que copistes ou perfectionneurs , et montrons plus de respect pour les anciens, nos maîtres dans tous les genres, dont naguère M. Pétrequin, président actuel de l'Académie de Lyon, a, dans son savant parallèle, fait ressortir si judicieusement toute la supériorité.