page suivante »
394 MATTHIEU BONAFOUS. Qu'importe d'ailleurs cette lutte? — L'invention a-t-elle seule droit a la reconnaissance du monde? Le génie ne consiste pas davantage dans la création que dans le développement et l'application;— ces deux éléments sont frères jumeaux, dans la grande famille de la science humaine et de la prospérité publique ; — le premier est le moyen; le second est le but. — La cause est nécessaire à l'effet. Les êtres providentiels doués de cette sage et rare intelli- gence dont parlent les livres saints, et que Dieu envoie au secours de l'humanité, sont tous des émissaires visibles de ses volontés cachées. Dans l'ordre des gloires éclatantes : — Newton, Galilée, Franklin, Buffon, Bernard de Palissy, Benvenuto Cellini, Vaucanson, Guvier, De Humbold, etc., etc., ont contribué pour leur part, comme ont contribué pour la leur : Charle- magne, Pierre-l'Hermite, saint Louis, Jeanne-d'Arc, Léon X, François 1er, Louis XIV, Napoléon Ier, Napoléon III et tant d'autres, à l'avancement et à la perfectibilité humaine. Dans l'ordre des célébrités plus modestes — Matthieu Bonafous, en semant clans le riche sillon de l'agronomie et de la sériciculture, a coopéré au bonheur des peuples, aussi honorablement qu'Olivier de Serre, Dandolo, La Salle, Jacquard, etc., et que toutes les natures d'élite qui se vouent aux améliorations morales ou matérielles des peuples. Matthieu Bonafous ne fut pas seulement un savant natu- raliste, ce fut encore un profond philosophe. Sa jeunesse, dans un coin de celte Italie palpitante de tant de souvenirs, dut naturellement subir l'influence des époques émouvantes du Consulat et de l'Empire, et embrassa avec amour la cause des masses, en se livrant a la science qui recherche et a l'application qui soulage.