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 322       •            TRAITRE OU HÉROS?

     Le colonel écouta et réfléchit.
     « iln'estpas en mon pouvoir, répondit-il, de retirer la prime
  offerle ; mais lu peux la mériter sans èlre tenu de l'accepter el
  tout en maintenant la prime telle que l'offre le Prègone dont
 il ne peul m'apparlenir de modifier les termes, je me fais fort
 de faire agréer par qui de droit la principale de tes conditions,
 et celui qui remettra Ephisio entre les mains de l'autorité,
 aura la médaille que tu viens do stipuler pour mi. Je t'ac-
 corde, en outre, sans môme essayer de pénétrer les projets,
 ce qu'il dépend de moi de l'accorder : le congé de deux mois
 et le passeport. »
    Ulloa accepta,mais en exigeant qu'il fût formellement cons-
 taté que, dès ce jour, il avait refusé la prime el loule récom-
 pense en argent attachée à la capture d'Epliisio, et voulut en
 souscrire la déclaration entre les mains de son chef.
    Le lendemain, il reçut le congé el le passeport promis et le
 soir môme, après avoir obtenu de son colonel l'assurance du
 plus profond secret sur le but de son voyage, et fail ses adieux
 à ses camarades comme s'il se fût rendu en terre ferme pour
 affaires de famille, il rejoignit un bâtiment de commerce qui
 faisait voile pour Gênes en touchant en Corse.
    Trente six heures plus lard le bâtiment relâchait en Corse et
Salvador L'iloa s'y faisait déposer.
    Là, il dépouilla son uniforme militaire et revô'it un coslume
de pèlerin dont il s'était secrèlcmenl pourvu. Ce coslume con-
siste en une espèce de large soutane de drap grossier cou-
leur marron, avec une ample pèlerine parsemée de coquil-
lages. On le rencontre de temps en temps en Sardaigne où il
est habituellement accueilli avec satisfaction et bonne grâce.
Ceux qui le portent sont appelé Romieux, Romieri, parce
qu'ils sont censés venus de Rome ou y aller. Ces pieux voya-
geurs vont ordinairement isolés, portant un long bâton au
bout duquel pend une gourde. S'ils traversent une ville, ils