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96 QUERELLE DES ANCIENS dont le vaste et brillant génie philosophique a illuminé l'anti- quité et le monde entier jusqu'à Descartes ; — Xénophon, qui, dans ses œuvres morales, s'est montré un digne élève de Socrate ; — Aristote, fondateur de l'école péripatéticienne et dont « la morale offre une analyse délicate de tous les penchants du cœur et une distinction fine de toutes les vertus et de tous les vices. » (Planche, Littérature grecque, t. H, p. 152) -, — Théophraste , dont les Caractères ont ins- piré le livre si remarquable de Labruyère ; — Maxime de Tyr, et plus tard Thémistius qui, a défaut du christianisme, éclairaient le monde païen à l'aide du platonisme ; — Épictète dont VEnchiridion diversement jugé (5) n'en renferme pas moins de beaux préceptes de morale ; — chez les Romains, Cicéron qui s'est signalé par de nombreux et importants ouvrages de philosophie, et dont notamment le Traité des Devoirs, de Officiis , formule une morale digne de l'Évangile; — Sénèque enfin qui, a côté de ses défauts, nous offre de grandes qualités philosophiques et de beaux sujets d'étude, etc. , etc. Ce qui rehausse singulièrement la valeur des anciens, c'est qu'ils ont été des créateurs, que dans les divers genres où ils ont excellé ils ont le double mérite de l'invention et de la perfection, qu'ainsi les "modernes se trouvent réduits, en général, au rôle d'imitateurs, et que s'ils ont pu atteindre ou surpasser leurs modèles, ils ne peuvent que rarement aspirer aux droits que donne la priorité. Il ne faudrait pas croire qu'ils aient procédé sans art et (5) « Epictète d'Hiéropolis, enPhrygie, fut un des plus illustres soutiens de cette philosophie désolante (stoïque) qui , vivement attaquée par Plu- tarque, et n'étant appropriée ni à la nature de l'homme , ni aux affections inhérentes à sa constitution, a fait plus de charlatans de vertu que de vrais amis de la sagesse. » (Planche, Littérature grecque , t. n , p. 406).