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ET DES MODERNES. 97
sans méthode : à mesure qu'ils ont créé les divers genres et
les ont perfectionnés, ils se sont appliqués a en établir les
règles et les principes. Ainsi Àristote, qui fut certainement
un des génies les plus vastes .et les plus encyclopédiques
qui aient jamais existé , embrasse tout ce qui est du domaine
de l'esprit humain. « Son ouvrage le plus étonnant est sans
contredit sa Logique ; il fut le créateur de cette science, qui
est le fondement de toutes les autres ; et, pour peu qu'on y
réfléchisse, on ne peut voir qu'avec admiration ce qu'il a
fallu de sagacité et de travail pour réduire tous les raisonne-
ments possibles à un petit nombre de formes précises, a
l'aide desquelles ils sont nécessairement conséquents ,et hors
desquelles ils ne peuvent jamais l'être. » (La Harpe.) La Poé-
tique et la Rhétorique d'Àristote sont des œuvres magis-
trales où tous les siècles sont venus puiser jusqu'à nos jours.
•— Nous devons à Denys d'Halicarnasse un livre recom-
mandable dans le genre de ce queles modernes nomment Cours
de littérature. — Quant a Longin , tout le monde connaît son
Traité du sublime , que la traduction de Boiîeau a vulgarisé en
France. — Cicéron, qui pouvait fournir à la fois le précepte
et l'exemple, a laissé d'admirables traités sur l'art oratoire.
— Quintilien s'est inspiré de Cicéron et de Denys d'Hali-
carnasse dans son livre des Institutions oratoires, qui est
resté classique pour toutes les nations civilisées, comme il
l'était pour les Romains, etc.
Mais je m'arrête : n'est-il pas surabondamment démontré,
quand on voit l'antiquité littéraire si féconde en talents variés
et en œuvres remarquables, en poésie comme en prose, que
le dédain superbe qu'on affecte pour elle ne dénote que
l'ignorance ou le défaut de goût?
Mais, objectera-t-on , il serait difficile de conclure ainsi
pour les sciences ; la même thèse n'est plus souteuable. —
A la vérité les difficultés sont réelles ; la question ne veut
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