Revue du Lyonnais » série 2 - n°21 ( 1860 ) » pp.030

30                   ARQUEBUSIERS DE LYON.

 goût de l'officier parut singulière dans la gentillesse de l'arran-
 gement, la délicatesse des compotes, des glaces, la beauté des
 fruits, et en tout ce qui fut servi de sa façon. L'honneur de
 servir à une si noble compagnie les avoit tous intéressés à le
 faire excellemment.
    La première santé qui futbue fut celle du Roy; ensuite celle
de la reine, et , après, celle de Monseigneur le Dauphin et
celles de Mesdames de France. Ces différentes santés furent
bues au bruit de douze pièces de canon, des fanfares, des
trompettes et des timbales, des chamades, des fifres et des
tambours, el deceluy d'un nombre infini de verres, qui furent
cassés en celte occasion. On beut ensuite a la santé de Mgr.
leducdeVilleroy, de M. le Commandant, du Consulat el de
chaque compagnie en particulier, et on lira douze boètes à
chaque sanlé et les verres furent aussi cassés.
    Les logements de chaque compagnie estoient remplis de
dames ; messieurs les chevaliers, polis dans tous les temps,
le furent parfaitement en cette occasion. Mieux attentifs qu'à
eux-mêmes, ils servoient ces dames avec des soins infinis ;
les fruits furent ce qui leur fit le plus de plaisir.
   Les bougies des lustres et les lampions allumés formoient,
dans les commencements du repas, une si éclatante lumière,
qu'on estoit charmé de ce brillant assemblage de clarté. Un
vent frais qui s'éleva contraria l'agrément dont les conviés
s'altendoient de jouir, mais qui ne diminua rien du plaisir
de la table , n'y n'altéra pas la joye qui y régnoit. On prépa-
roit cependant les illuminations pour le bal, autour des
deux fontaines, comme un surcroit d'agrémens.

   VIIT. Illumination singulière dans sa matière et dans sa
disposition. Il falloit des pots à feu pour résister au vent,
dont la noire fumée et la mauvaise odeur fût ôtée ; tels furent
ceux qui formoient, sur le bord du grand bassin de chaque