page suivante »
14 ARQUEBUSIERS DE LYON. gnifique, ne laissent rien à désirer pour rendre ce séjour commode et charmant. Deux pas (1) estoient nécessaires pour l'exercice de mes- sieurs les Chevaliers tireurs ; on les a construits derrière la grande salle,à centvinglpasmesurésjusques aux cibles.Ils sont bâtis en forme de barraques, ouverts par les côtés, fermés au devant, à hauteur d'appuy, peints en grisaille, en faconde murs, ornés de trophées militaires ; et, depuis les deux pas jusqu'aux remparts, l'esplanade a esté fermée d'une haute cloison de planches et de barrières, qui en interdisent l'entrée. Le mur du rempart a esté abaissé à trois pieds de la terre, ce qui laisse à la vue la liberté de s'étendre au dehors, et fait une effet qui ravit et qui surprend. Tant de préparatifs si heureusement exécutés pour former un superbe Champ de Mars, n'ont pu être finis sans le travail continuel d'un grand nombre d'ouvriers et sans les soins attentifs de nos chevaliers. Aussi, ont-ils eu la satisfaction de voir leurs préparatifs perfectionnés, la veille de l'arrivée de messieurs les Chevaliers des villes invitées aux prix , sans qu'aucun obstacle ait retardé la célérité de leur magnifi- que feste. II. Dès le 23e aoust, plusieurs compagnies de Chevaliers, invités au prix, arrivèrent à Lyon. Celle de la ville de Montluet (Montluel) entra le matin par la porte de la Croix- Rousse, et y reçut les honneurs accoutumés : la garnison présentant les armes, les tambours battant aux champs, les Chevaliers, l'épée à la^main, l'étendarthaut et leurs tambours battant leur marche. Six Chevaliers, députés de la compagnie lyonnoise, saluèrent avec l'épée, et pendant les compliments réciproques les boôtes firent grand bruit, et, les six chevaliers à leur teste, ils furent conduits à leur auberge. (1) Champs de tir.