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ARQUEBUSIERS DE LYON. 469
pour l'année.... Et fut ordonné a tousiours ceste loy estre
observée.» — Jehan Malortie (1) et Benoît de Noble, le polier
d'élain, sortirent vainqueurs de cette première lutte officielle.
Parmi les articles des statuts et règlements des couleu-
vriniers de Lyon, il en est de fort curieux, que les limites
de ce travail nous interdisent de reproduire ici. Toutefois,
nous en citerons un qui nous a paru caractéristique, et qui
témoigne du soin tout particulier que les couleuvriniers
donnaient déjà à la composition de leur confrérie: — « Item,
ne seront reçeuz au dit jeu de la colovrine ne comprins en
leurs privilèges, gens diffamés et de maulvaise vie, comme
usuriers publiques, ruffiens publiques, maistresou servans en
estuves ou bourdeaulx, ou allainclz de cas criminelz ou
villains. »
Les conseillers de la ville comprenant parfaitement tout
le parti qu'ils pourraient tirer, en temps de trouble extérieur
ou de division inlesline, d'une troupe, à la fois, dévouée et
solidement armée et constituée, mirent tout en œuvre pour
développer l'association des couleuvriniers , et entretenir
l'émulation parmi eux. Aussi leur roi reçut-il en partage
les immunités les plus étendues. Il était exempt des tailles,
guet, « escharguet, (2)» garde des portes, tours et murailles;
des gabelles et impositions que la ville tenait à ferme des
rois de France, etc.
En échange de ces généreux procédés, le consulat exigeait
du roi des couleuvriniers qu'il vînt, le dimanche après le lir
du papegaud (3), « faire bon et loyal serement es mains du
(1) Ce même Malortie avait été anciennement attaché, en qualité de
« chambrier, » à lapersonne du cardinal Charles de Bourbon, archevêque de
Lyon, et avait, dans ce temps là , rendu quelques services à la ville. (Comptes
de Guillaume Deblet, trésorier et receveur-général de la ville, 1484-85).
(2) Service de vigie dans les tourelles d'une forteresse.
(3) Le tir du papegaut, pajjegault, papegeai ( il est inutile d'insister sur