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                      ANNIBAL ET LE RHÔNE.                    4b3

  avaient dû la favoriser, en haine sans doute du peuple ro-
  main. Faisons avec lui ce voyage, et voyons si nous aurions
  mieux fait que lui à la môme époque et avec les mômes
 moyens.
    Polybe ne parle pas de la roule qu'il a dû suivre pour arriver
 au Rhône,mais il trace le cours de cefleuvechez les Ardyens,
 que nous ne trouvons pas sur les cartes; il ne parle pas du lac
 Léman, qui n'avait peut-être pas tout le développement
 qu'il a aujourd'hui, ni de celui du Bourget dont l'existence
 pouvait être plus incertaine encore. II est probable qu'il
 avait voulu suivre la même route qu'Annibal, il sera arrivé
 aux dents du Mont du Chat, d'où il aura salué avec enthou-
 siasme ce fleuve célèbre, qui va lui jouer un mauvais tour,
 par l'irrégularité de sa course.
    Arrivé sur le sol d'Yenne, il se sera bien gardé d'entrer
 sous ces rochers, dans ce gouffre de la Balme, sans doute
impraticable à cette époque, et de suivre le chemin de Sairrt-
 Genis, qu'Aymard Durival, qui vivait dans le XVIe siècle,
nous a dépeint plus affreux que l'entrée du Ténare. Il se
sera contenté de noter la direction que prend le fleuve
d'orient en occident, se dirigeant en droite ligne d'Yenne
sur Lyon dans la campagne qui s'étend au-delà de ces
rochers de Pierre-Châtel.
    D'Yenne il a dû, marchant entre deux montagnes élevées,
se rendre sur les bords du Guiers, le traverser, s'informer de
son cours et de sa source, qui lui ont été désignés dans la
direction des montagnes de la Chartreuse ; ces montagnes et
le Mont du Chat seront pour lui faciles à reconnaître à
mille ou douze cents stades de dislance ; il se rend à Vienne
ou à Saint-Symphorien. Dans celte localité, il s'informe, des
anciens Gaulois, du lieu où Annibal a campé, on le lui dé-
signe, sans doute j du point où il a quitté les bords du Rhône,