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464 ANMBAL ET LE RHÔNE. on lui montre les dents du Mont-du-Chat ; il en estime la distance à huit cents stades de celui où il a traversé ce fleuve. 11 demande le nom de celte rivière qui, devant lui, se jelle dans le Rhône, on lui nomme alternativement le vieux Rhône, la Charruis et le Guiers; pour éviter cette triple dénomination, il la désigne par le mot gvecScorasen raison de ses eaux bourbeuses. Il demande comment on appelle ce plat pays qui s'élend de l'une à l'autre des deux rives de ces deux rivières, les habitants le nomment Vile, mais ils ne donnent aucune explicalion sur la bifurcation qui la forme, ni sur les immenses zigzags que fait le fleuve pour échapper aux obs- lacles que les montagnes du Bugey opposent à sa marche. Il a parcouru tout le pays qui sépare ces deux rivières à l'orient, du côté de leur source, et n'a trouvé aucun cours d'eau qui pût les unir. Dès lors son plan est tout tracé dans son esprit. Le nom d'île que les habitants donnaient à ces localités devenait une nécessité pour l'intelligence de son histoire. Il lire une ligne de l'extrémité septentrionale du Mont-du-Chat sur la plaine ou sur Sainl-Symphorien-d'Ozon, et une autre des montagnes de la Chartreuse au môme point; le délia , semblable à celui de l'Egypte par la forme et l'étendue, se trouve tout tracé, avec la différence qu'il indique; l'ouverture de l'angle, du sommet à la base, est d'environ 50 degrés en Egypte , et celui-ci de 45 ; la dislance du sommet à la base, en Egypte, est aujourd'hui d'environ 650 stades à vol d'oiseau, et celui-ci de 460. La distance entre les deux angles de la base est à peu égale à celle du sommet; ici elle aurait 150 stades de moins, mais il faut tenir compte de l'accroissement qu'a pu prendre le delta d'Egypte du côté de la mer, par les altérissements des deux branches du fleuve, depuis Polybe jusqu'à nous; et l'on remarquera que les deux lignes latérales du triangle sont