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454                  BIOGRAPHIE DE LA MURE.
    Ces savants religieux surent habilement profiter d'ailleurs des
circonstances pour se placer à la tête de la science historique.Pen-
dant cette phase du XVIIIe siècle où la mode avait prévalu 'de
n'étudier l'histoire qu'au point de vue philosophique, les Béné-
dictins s'attachèrent plus modestement, mais plus utilement, à
suivre la vieille méthode historique du siècle de Louis XIV et à
la développer sur une plus large échelle.
    On connaît la célèbre réforme de Dom Grégoire Tarisse, en
1766, et l'admirable organisation du plan général d'études qu'il
créa. Un centre commun fut établi où devaient aboutir toutes les
découvertes et tous les travaux de l'Ordre. Dom Tarisse eut l'art
de généraliser ce qu'avaient fait d'eux-mêmes les écrivains,
 prêtres ou laïques, du siècle précédent, ce qu'avait fait en un mot,
 dans son étroite sphère, l'historiographe du Forez. En correspon-
 dance avec les principaux savants, avec les archivistes, les biblio-
 thécaires et les maisons de leur Ordre répandues dans toute
 l'Europe, et dont huit cents couvraient le sol de la France, aidés
 de toutes les immenses ressources qu'offrent les congrégations
 religieuses, enrichis de toutes les connaissances acquises pendant
 un siècle et demi, les Bénédictins ont écrit des histoires pro-
 vinciales dont la plupart ont fait oublier celles de leurs prédé-
 cesseurs, mais il n'en est pas moins vrai que ceux-ci leur ont
 constamment servi de cadre et de guide sinon de modèles.
     Si les Bénédictins n'ont pas créé la méthode historique du
 XVIIe siècle, ils l'ont du moins considérablement élargie par leurs
  consciencieux et profonds travaux. Et, ce qu'il ne faut pas perdre
  de vue, c'est que par la renommée qu'ils ont acquise, ils ont
  suffisamment prouvé l'utilité et l'importance de cette méthode.
  Il serait donc superflu de justifier La Mure d'en avoir fait cons-
  tamment usage. C'est en continuant et en développant cette
  méthode, que les Bénédictins sont devenus les glorieux initia-
  teurs do la critique moderne. Aussi la -France n'oubliera pas
  plus les Ste-Marthe, les Mabillon, les Mprtenne, les Bouquet,
  les d'Achery, les Montfaucon, qu'elle ne mettra en oubli les
  Thierry, les Mignet et les Guizot.
      Quoi qu'il en soit, fe XVIIesiècJe n'a employé qu'une méthode