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388 ÉLOGE DE M, DE CHANTELAUZE. sanctuaire qu'elle a consacré a toutes les gloires de l'Europe. Peu de temps après, la tombe se refermait sur un pieux et savant prélat qui avait aussi tenu à honneur de vous ap- partenir. Mgr. Rendu occupait le siège de saint François de Sales ; il ne l'avait dû qu'à lui seul. Rien ne lui en frayait le chemin ; il avait eu le mérite d'y parvenir en partant des rangs les plus obscurs ; mais tout le monde l'avait trouvé digne d'y monter. Il rappelait ce zèle éclairé, cette éloquence persuasive, surtout cette heureuse alliance de la foi géné- reuse, de la charité indulgente, avec les lettres humaines qui caractérisèrent le grand évêque, et qui semblent aujourd'hui plus nécessaires que jamais au gouvernement de l'Eglise. Aussi, l'épiscopat a senti profondément le vide de sa perte, au moment même où l'Eglise faisait appel à tous ses pontifes et a tous ses enfants pour défendre son Pasteur suprême attaqué par tant de passions. Lui aussi eût combattu le bon combat, dans cette lutte qui, d'un bout du monde à l'autre, semble avoir rallié toutes les grandeurs de l'intel- ligence et du caractère autour du trône de saint Pierre, et qui lui a apporté tant de secours inespérés pour le dédom- mager de tant de délaissements imprévus. Notre illustre associé eût défendu cette sainte cause avec ses éminents collègues du sacerdoce, et sa voix eût trouvé de l'écho parmi ses confrères des Lettres. Ce n'est pas dans l'antique métropole de la Gaule chrétienne , que notre Académie se laisserait vaincre en sympathie pour l'Eglise, quand le premier sénat littéraire de l'Europe s'empresse de rassembler pour sa défense les plus illustres noms et les plus éloquentes plumes autour des gloires de l'épiscopat de France. Puisse cette pensée consolante monter jusqu'à notre vé- nérable confrère, et lui rendre plus doux notre pieux hom- mage.