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ÉLOGE DE M. DE CHANTELAUZE. 359 Nos regrets ne sauraient manquer à un autre collègue, dont le dévouement a toutes les causes lyonnaises avait comme identifié le nom a celui de notre cité. M. Fulchiron fut député et président du conseil général du Rhône. Il ne fut pas seulement bienveillant et généreux ; il posséda les qualités essentielles de l'homme public, car il se montra tou- jours courageux, désintéressé, persévérant ; sa vie fut un travail sans relâche et un perpétuel bienfait. Il a pu compter des ingrats, jamâts un ennemi. Ses amis le trouvèrent toujours fidèle et ses adversaires politiques rendirent hommage à la loyauté de sa conscience, au dévouement de son cœur. Il avait consacré à notre cité, son temps, ses efforts,, sa for- tune. Nos détresses comme nos splendeurs, nos monuments comme nos institutions, tout ressentit son influence, tout redit encore son souvenir. A tous les titres, il était digne de vous appartenir. Il aimait les lettres comme toutes les âmes pures et élevées. Sans parler de tant d'oeuvres qui ont dé- lassé son esprit et occupé les loisirs de sa jeunesse, son nom vivra toujours dans la science par son Foyage d'Italie. Cette œuvre est restée remarquable parce qu'il a su em- preindre d'un cachet particulier ce vaste tableau, tant de fois exposé au monde, et auquel toutes les grandes plumes ont voulu ajouter quelques traits. D'autres avaient vivifié les ruines de l'antique Italie ; il a fait comprendre les institu- tions de l'Italie moderne ; d'autres avaient peint l'Italie qui fut, ilapeintrilalie quiest, ou plutôt l'Italie qui était, avant des bouleversements dont nul ne peut assigner le terme. Il aima l'Italie comme tous ceux qui l'ont connue, et il la con- nut comme tous ceux qui la cherchent dans ses caractères ineffaçables et non dans ses révolutions éphémères. Cet ouvrage si riche de faits et de consciencieuses recher- ches, si impartial par sa date et par le caractère de son au- teur , offre encore aujourd'hui une saisissante actualité. On