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BIOGRAPHIE DE LA MURE. 319 possède quatre qui ne sont pas tout à fait dépourvus de mérite et qui donnent une idée suffisante de ce que pouvaient être les autres. La bibliothèque de La Mure n'était pas, croyons-nous , fort considérable, et, dans notre travail d'annotations nous avons pu remarquer que, parmi les ouvrages publiés de son temps, quel- ques-uns lui avaient manqué, probablement à cause des obstacles, naturels qui nuisaient alors à la publicité. Mais il était mieux fourni en livres anciens, et si les volumes qu'il possédait n'étaient pas fort nombreux, ils étaient du moins précieux parle choix et le mérite. Cette bibliothèque, au reste, était riche en belles éditions et en incunables, comme le prouve^ le don qu'il fit aux docteurs de Sorbonne, du précieux exemplaire de l'Imitation de Jésus-Christ, dont nous avons parlé. Il s'y trouvait aussi de beaux manuscrits, entre autres un missel écrit et enluminé , suivant La Mure , par saint Anselme lui-même, mais dont l'authenticité ne saurait être prouvée par cette simple mention. Dans toute cette collection, ce qui présentait un intérêt plus vif et ce qui aurait pour nous la plus grande valeur, ce sont les antiquités qu'il avait recueillies dans la province et qui formaient la partie la plus considérable de son cabinet. Quel prix n'auraient pas aujourd'hui ces divers monuments que leur possesseur n'a fait que citer d'une manière générale. Aujourd'hui que l'archéo- logie a fait, depuis deux siècles , un pas immense, ces objets seraient une mine féconde à explorer. Dispersés maintenant, ils ne sauraient fournir les lumières qu'ils auraient données, s'ils se trouvaient encore sur les lieux où ils ont été découverts. Ainsi, par exemple, à l'égard du poids antique, conservé actuellement au Louvre et provenant du cabinet de La Mure, qui pourrait expliquer les sigles DEAE SEG. F., si l'on ignorait que ce mo- nument a été trouvé à Feurs ? L'incertitude sur la provenance d'un objet antique est souvent un des plus grands obstacles au progrès de la science archéologique, et une source d'erreurs nombreuses et inévitables. La dispersion de ces débris, loin des lieux où ils ont été trouvés, est un mal aggravé encore par la