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318                 BIOGRAPHIE DE LA MURE.
    On s'est livré à diverses conjectures peu fondées sur le lieu
 où était située, à Montbrison, la maison de J.-M. de La Mure.
 Elle ne pouvait être que dans le cloître de l'église Notre-Dame,
 où la résidence était obligatoire pour les chanoines. Nous n'avons
 pu l'y découvrir, si toutefois elle existe encore. Nous savons
 seulement que La Mure avait une habitation assez vaste , à en
•juger par la description qu'il a faite de son cabinet d'étude
 occupant à lui seul un assez large espace ! En 1670, il fit im-
primer ce très-curieux petit livre, dont on ne connaît plus qu'un
 seul exemplaire, celui que M. le conseiller Coste a donné à la
bibliothèque de Montbrison. Nous l'avons réimprimé au com-
 mencement du premier tome de l'Histoire des Ducs de Bourbon
et des Comtes de Forez. Le lecteur pourra pénétrer ainsi dans
l'intérieur de notre vieil historiographe, et se rendre compte des
habitudes et des goûts d'un érudit au siècle de Louis XIV.
   La description que La Mure a laissée de son cabinet est trop
brève pour que l'on puisse se rendre compte d'une manière par-
faite des richesses qu'il renfermait. On né peut qu'apprécier la
valeur et l'intérêt des monuments qu'il avait réunis, et juger des
soins intelligents qui avaient-présidé à sa formation.
   A part quelques curiosités empruntées à l'histoire naturelle et „
que les amateurs du temps ne savaient jamais élaguer de leurs
cabinets, les objets qu'avait recueillis La Mure étaient relatifs à
l'histoire et attestent un sentiment judicieux en même temps
qu'un goût éclairé pour les beaux arts. Toutes les places que sa
bibliothèque et ses collections laissaient libres étaient occupées
par des Å“uvres d'art, des Christ en bronze et en ivoire, des
dessins de monuments antiques, et par une série de toiles ori-
ginales des écoles italienne, française et flamande, qui offraient
comme un type du style de quelques-uns de leurs principaux
maîtres.
   La Mure avait joint à ces peintures les portraits des person-
nages célèbres de sa province et des seigneurs qui l'avaient
gouvernée, non pas tous imaginaires, comme on pourrait le
supposer, mais exécutés pour la plupart d'après des gravures,
des sculptures ou des sceaux contemporains. Il est resté quel-
ques-uns de ces portraits; le Musée d'Allard, notamment, en