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BIOGRAPHIE DE LA MURE. 317 Roanne, et qui consacre ses loisirs à une histoire de cette ville, nous a signalé l'existence, dans le Musée de Roanne, d'un vieux portrait représentant un ecclésiastique d'une trentaine d'an- nées. Sur le revers de la toile, on lit ces mots en lettres majus- cules de forme ancienne : M. DE LA MURE, sans autre indi- cation. Serait-ce le portrait de l'historiographe ou celui d'un de ses parents? M. Coste hésite à croire, et nous partageons son avis, que la figure de ce personnage à noires moustaches, et dont l'air est bien plus militaire que sacerdotal, soit celle du pieux chanoine dont l'âme candide et modeste se devine si bien à tra- vers ses écrits. La Mure aimait le recueillement et la solitude. Tout entier à ses devoirs religieux et à ses travaux, il sortit peu de Montbrison et de sa province. 11 ne quittait guère son cloître de Notre-Dame que pour aller consulter çà et là , dans les abbayes voisines, des documents inédits sur le Forez. Aucun plaisir, aucune distraction ne pouvait l'arrachera ses chères études. « Je croyais, lui écrit Guichenon, le 1 er de l'an 1658, que l'arrivée des deux cours vous y attireroit (à Lyon), et que j'aurois l'honneur de vous y voir pendant les six semaines que j'y ai demeuré ; mais vous avez préféré la satisfaction de vostre cabinet à ces divertissements, en quoy vous avez eu raison. » Cependant, La Mure vint plusieurs fois à Lyon, soit pour y compléter ses recherches historiques, soit pour y faire imprimer quelques-uns de ses ouvrages. Il fit même le voyage de Paris, et à ce propos, M. Aug. Bernard, dans sa Notice biographique sur La Mure, raconte un intéressant épisode de sa vie : « De La Mure, dit-il, qui avait déjà fait imprimer une autre pièce à Paris , chez Alexandre Lesselin [Projet dHhistoire), vint sans doute plusieurs fois dans cette ville ; mais nous n'avons point trouvé d'autres traces de ses voyages qu'un fait raconté par La Caille dans son Histoire 'de VImprimerie. Cet auteur nous apprend que De La Mure fit cadeau à MM. de Sorbonne d'un exemplaire de Ylmitation de Jésus-Christ, imprimée à Paris, en 1489, par Jean Higman, à la condition qu'ils le conserveraient précieusement dans leur bibliothèque. »