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RECHERCHE DES ANTIQUITÉS. 299 d'informations prises ! que d'explorations infructueuses ! il n'a fallu rien moins qu'une visite générale à l'intérieur comme a l'extérieur de toutes les maisons et les édifices de Lyon,pour recueillir une collection d'inscriptions comme celle qu'il a laissée. Et si l'on veut se représenter que dans toutes les villes d'Italie, de la Grèce et de l'Asie mineure, il s'est livré à de semblables investigations , sans se laisser abattre par les fatigues provenant des distances a parcourir ou de l'ardeur du climat, sans se laisser effrayer ni décourager par les obstacles de tous genres que lui suscitaient l'ignorance, le mauvais vouloir ou le fanatisme aveugle des Turcs du XVIIe siècle. Ce n'est donc que par l'effet d'un zèle dont il y a bien peu d'exemples, et au prix d'efforts surhumains que Spon a arra- ché a l'indifférence et même a l'ignorance de son époque tant de documents précieux dont nous lui sommes rede- vables. D'ailleurs, qui oserait nier l'heureuse influence que ses magnifiques travaux ont eue sur les archéologues du XIX8 siècle? Disons plus, si c'est à Artaud que nous devons la fondation du musée lapidaire qui éternisera son nom , c'est à Spon que nous devons Artaud. Ce fut en se rappelant les efforts de l'illustre antiquaire qu'Artaud se sentit poussé a marcher sur ses traces. C'est dans les écrits du savant doc- teur qu'il puisa son zèle infatigable, c'est en prenant pour exemple ce modèle des archéologues qu'ainsi que lui il bra- vait les railleries et le mauvais vouloir de l'ignorance ; comme lui, il arrachait au marteau destructeur du maçon, à la pio- che du terrassier ces témoignages de la grandeur romaine. En reconnaissant, dans les travaux du fondateur de nos musées l'influence du grand archéologue du XVIIe siècle, nous ne ferons qu'un acte de justice. Du reste, nous ne sommes pas les seuls a proclamer la