page suivante »
COMPTE-RENDU. 285 le germe d'un ensemble de découvertes que la science moderne a successivement re'alise'es jusqu'à ces dernières années. L'archéologie s'est enrichie d'heureuses découvertes, et elle vous a vivement intéressés par d'importantes lectures. Vous avez accordé les honneurs de la séance publique aux Considérations archéologiques sur les églises de Lyon, par M. de Soultrait. "Vous vous souvenez encore avec quel art notre collègue a étudié les divers monuments religieux de notre cité , a su dérouler devant vous leur origine et leur chronologie, leur architecture et leur cachet archéologique. Qu'il me soit permis de vous citer les paroles remarquables qui sont comme le couronnement de son œuvre : « Science utile, l'archéologie ressuscite des industries éteintes, la peinture sur verre, la sculpture d'ornementation ; science pieuse et sainte, elle conserve ces monuments de notre culte où la prière établit entre Dieu et l'homme tant de mystérieux rapports ; science noble et patriotique , elle tire de l'oubli et apprend a connaître les admirables productions du génie de nos pères ; enfin , Messieurs , en étudiant et en réintégrant l'art du passe', elle prépare l'art de l'avenir. » M. Martin-Daussigny a enrichi les musées et vos séances de nombreuses conquêtes archéologiques. 11 vous a exhibé une statue de bronze, découverte en mars 1859, dans le lit du Rhône (entre les ponts de l'Hôtel-Dieu et de la Guillotière); et, par une analyse savante au double point de vue de l'antiquaire et de l'artiste, il a démontré que cette œuvre du Ile ou mieux du IIIe siècle , était une statue de Jupiter (16). (16) Cette statue, d'une hauteur de im 40, est sans draperie; la tête a bien le caractère de celle de Jupiter, mais le corps a des forœos trop juvéniles. Le mouvement est indécis et (rahit l'inexpérience de l'artiste qui, inspiré par un modèle vivant, est parvenu à faire un homme, mais n'a pas su faire un dieu. Ce n'en est pas moins une acquisition précieuse pour le musée de Lyon.