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286 ' COMPTE-RENDU. Rappelons aussi _une magnifique tête en bronze antique, trouvée près de Vienne, plaquée d'argent (ce dont il reste encore de nombreux vestiges), et surmontée d'un diadème qui porte une inscription fortement endommagée ; démontrer que ce bronze représente une tête de Junon , et déchiffrer l'épigraphe dont il a su restaurer les caractères à demi-effacés, n'a été qu'un jeu pour la sagacité de notre habile collègue : L. L1LV SEX.. F. LJENA. Q. COL. ANEN. Lucius LUugius Sexti filius lœna quœstor coloniœ anenensis. Il s'agit des nom, prénom, surnom, filiation et qualités du donateur de la statue... (17). Je ne saurais dire avec quel zèle infatigable et quel bon- heur mérité ce savant conservateur de nos musées archéo- logiques a su mettre à profit tous les mouvements de terrain que l'édilité lyonnaise a opérés dans le sol de notre ville : * la démolition de l'hôtel du Parc et de l'ancien hospice des filles Sainte-Catherine a donné lieu à des découvertes pleines d'intérêt. M. Martin-Daussigny a trouvé, sous la chapelle même, les restes d'un hémycle antique encore sur son lit de pose, ainsi qu'un autel dédié à Jupiter et aux divinités augustales; le premier de ces monuments porte une ins- cription en l'honneur de Julia ^Salica, épouse d'Apius Bellicus, prêtre de Rome et d'Auguste ; l'existence de toutes ces ruines fait concevoir quelle destination importante avait, (17) Les antiquités trouvées à Vienne sont souvent, selon la remarque de M. Martin Daussigny, d'un plus beau caractère que celles qu'on découvre à Lyon : cette différence dépendrait de ce que Vienne était parvenue à l'apogée de sa splendeur dès le siècle d'Auguste, tandis que Lyon ne par- vint à son entier développement et à l'illustration qu'à une époque de décadence, où l'art déjà dégénéré commençait à oublier les traditions des grands maîtres du Ier siècle.