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284 COMPTE-RENDU. vation. L'auteur allemand a posé, a cet égard , des règles fort judicieuses dans son livre De l'expérience considérée comme intermédiaire entre l'objet et le sujet. Parmi les principes qu'il formule, il importe de signaler les suivants : les expériences ne veulent pas être liées a des idées pré- conçues ; elles doivent s'enchaîner les unes aux autres , être étudiées sous tous les points de vue, et poursuivies dans toutes leurs modifications : car un fait n'est bien connu que lorsqu'il est envisagé en lui-même et dans ses rapports. On doit tendre a des expériences-formules ou générales qui résument les expériences particulières. Gœthe s'élève avec une verve pleine d'ironie contre les systèmes, les hypothèses et les spéculations stériles, et se tient également éloigné des tendances trop exclusivement expérimentales de Bacon, et de l'idéalisme non moins exclusif de Shelling et de Kant. Il montre l'indispensable nécessité d'unir l'analyse et la synthèse : « Séparer et unir, » dit Gœthe, sont deux actes nécessaires de l'entendement : » on est forcé, qu'on le veuille ou non, d'aller du particulier » au général.et du général au particulier ; plus ces fonctions » intellectuelles , que je compare â l'inspiration et à l'expi- » ration, s'exécuteront avec énergie, plus la vie scientifique » du monde sera florissante. » Notre savant collègue vous a fait connaître les idées du même auteur, Sur la métamorphose des animaux et des végétaux. Il vous a retracé l'intéressant parallèle de Goethe entre ces deux métamorphoses, dont l'une, successive, est l'apanage des plantes, et l'autre, simultanée, se rencontre surtout dans l'organisme animal. — Toute métamorphose tend a la génération : chez les animaux supérieurs, la méta- morphose simultanée s'accomplit dès les premiers jours de la conception ; chez les plus simples , elle occupe toute l'existence. M. Faivre , dans ces vues philosophiques, trouve