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COMPTE-EENBC. 279 tableaux ; vous avez reconnu dans cette manière le lauréat qui avait remporté vos palmes académiques dans un de vos plus mémorables concours de poésie. M. de Ruolz vous a lu un Poëmc sur la sculpture. Votre attention , soutenue pendant trois séances consécutives, a hautement témoigné du vif intérêt qu'avait su vous inspirer l'auteur par sa Trilogie sur la beauté, la grandeur et la poésie de cet art. Vous avez admiré la verdeur de cet esprit auquel ni l'âge ni la maladie n'ont pu porter atteinte, et l'enthousiasme communicatif de cet artiste, plein d'un ardent amour de la sculpture, et sachant relever en beaux vers le but et la portée de cet art, auquel il a consacré, j'allais dire sacrifié sa vie. M. de Laprade vous a fait hommage d'une magnifique pièce de vers adressée a la jeunesse ; elle a fait le charme d'une de vos séances publiques; le titre seul, Plus haut, est a la fois une exhortation a la vertu et au symbole de la perfectibilité humaine. Ces beaux vers, où la morale s'allie à la poésie, où la première emprunte les couleurs et les accents de la seconde pour mieux impressionner les esprits, ont été comme le noble adieu de notre collègue au moment où l'Académie française allait lui ouvrir ses portes et où se préparait cette mémorable séance dans laquelle deux Lyon- nais ont tenu ce tournoi littéraire, qui a su, malgré les orages politiques, fixer l'attention et entraîner les applau- dissements du monde civilisé. Espérons, Messieurs, que ces adieux ne seront pas éternels. M. Gunet vous a lu sa traduction en vers de VAlccste d'Euripide. Rappellerai-je que déjà il avait brillamment lutté avec Eschyle , dans Prométhée enchatné, et avec Sophocle, dans Electre et dans OEdipe-Roi?\l a voulu se mesurer encore avec Euripide, dans Alcesle, une des pièces les plus pathétiques de ce poète, qui a eu l'honneur d'être comparé