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280 COMPTE-RENDU. a notre grand Racine et de l'inspirer dans plusieurs de ses plus belles tragédies (Voy. Laharpe, Cours de littérature, t. i). Dans cette nouvelle traduction, M. Gunet a su con- quérir une fois de plus vos applaudissements et ceux du public ; il ne pouvait compléter plus heureusement son étude poe'tique des trois créateurs de la tragédie grecque, qui sont encore les rois de la scène antique. M. Gunet n'est pas seulement un excellent traducteur; comme s'il avait voulu vous donner un exemple de ses propres forces (et cet exemple a été significatif), il vous a lu un fragment épique Sur la mort de Jeanne d'Arc, de cette héroïne des sentiments français les plus patriotiques et les plus chevaleresques. Il faudrait un talent poétique comme le sien pour vous retracer cette scène émouvante , ces mouvements dramatiques, et ces accents inspirés par une science exquise de la nature et qui retentissent encore dans vos âmes. , Des domaines de l'imagination, passons à ceux de la réalité ; de la fiction allons à l'histoire. Commençons par une savante Notice historique sur les Burgondes, due a la plume de M. Valen tin-Smith. Est-il besoin de rappeler que l'histoire des Burgondes est essen- tiellement liée à la nôtre ? Ils ont régné a Lyon ; ils sont en quelque sorte nos pères. Ils occupent une large plaee dans l'histoire des Ve et VIe siècles , surtout par leur législation. M. Valentin-Smith s'est appliqué à rechercher leur origine ; il a discuté, avec un profond savoir, et a réussi à détruire la fausse étymologie formulée par Orose et ses imitateurs, qui voulaient tirer des Burgi le nom des Burgondes ; il a fait voir que ce n'est pas la leur origine , qu'ils sont sortis de la Scandinavie, cette grande pépinière des peuples, et que de là ils ont émigré sur les bords de la Vistule, où ils étaient déjà en 78 de Jésus-Christ, du temps de Pline, et oh ils se trou-