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248                   EXPOSITION IAONNA1SE.
la momie du Palais-des-Ârts, et qui est ravi, naturellement,
d'y arriver entre deux baies de cadres dorés, hautes de 1S à 20
pieds.
    Cette année, nous sommes forcé de nous rendre. Il y a bien
des choses à voir s'il y en a beaucoup à ne pas voir, lesquelles, sans
 doute, ont forcé l'ancienne consigne de la porte d'entrée, à
moins pourtant qu'elle ne se soit complètement départie de ses
vieilles rigueurs qui créaient tant de jaloux, de mécontents, et
il faut bien le dire, de mécontents ayant quelque raison de l'être.
Mais, enfin, il faut en convenir, il y a beaucoup à admirer,
à admirer franchement. L'admiration peut parcourir une série
de degrés différents ; elle peut s'élever et s'abaisser tour à tour,
 sans jamais cesser d'être l'admiration.
    A quoi faut-il attribuer ce réveil inespéré d'une juste faveur ;
à qui revient le mérite d'une exception si longtemps désirée et
 attendue, d'une trêve mise enfin à la banalité souvent déplorable
 des expositions précédentes? Nous avons trop peu de place ici
pour le chercher avec sein et impartialité, c'est-à-dire pour
dresser l'état comparatif du passé et du présent. Prenons avec
reconnaissance ce qui nous est offert ; il ne manquera pas de
gens pour réclamer une part du mérite.
    Aussi bien, ces quelques notes rapides, limitées, écourtées par
l'inflexible dimension des pages qui me sont abandonnées, je ne
puis les élever ni les façonner à la majestueuse tournure d'un
article de critique , dans l'acception à la fois haute et profonde
de ce mot. Toutes mes prétentions consistent à dire ce que nos
artistes ont acquis , dans quelle voie ils se sont avancés , quels
progrès ont marqué leur course laborieuse à travers les vicissi-
tudes de leur noble profession. Point d'esthétique! oh, non,
point d'esthétique! Parmi les artistes, les uns ne veulent, les
autres ne peuvent la comprendre, et elle reste pour le compte
de celui qui en a avancé les frais sans savoir lui-même, au juste,
la plupart du temps, comment de la théorie on passe à la pra-
tique, c'est-à-dire comment les conditions matérielles et les
règles positives des beaux arts parviennent à se plier aux exi-
gences morales de leur existence ; en d'autres termes /comment
il est possible de satisfaire cette nuée de gens qui passent leur
vie et épuisent les éminentes facultés de leur esprit à courir
après les formules d'un idéal sublime qui finit par sortir des
creusets de l'analyse à l'état de fantaisie ou de rève impalpable.
    On remarquera, on blâmera peut-être notre évidente partia-
lité à l'égard des artistes qui tiennent à Lyon par un lien
direct quelconque. D'abord, le titre de cette Revue nous excuse.
En second lieu, les applaudissements intéressés, les enthousias-
mes affectés , les sociétés d'admiration mutuelle, les camara-
deries de toute espèce les ont un peu gâtés et leur ont nui
dans l'esprit des publics étrangers; à Paris surtout , ils ren-
contrent trop souvent plus que de l'injustice, ils rencontrent de