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                        EXPOSITION LYONNAISE.                   247
l'indifférence. Forcément, il faut que nous réagissions contre
cette violence outrageusement faite au sens moral le plus
vulgaire. A leur égard, nous devons redoubler d'impartialité,
de. sévérité au besoin ; mais noire devoir est aussi de les
soutenir dans la lutte qu'ils poursuivent pour leurs autels cf
leurs foyers, de célébrer leurs actions d'éclat, d'applaudir à leurs
efforts encore obscurs pour arriver aux premiers rangs. L'avenir
est à eux, nous en sommes convaincu ; il leur appartient
parce que les uns ont le culte des lois supérieures du vrai
et du beau puisées aux sources les plus hautes et les plus
pures, et que les autres ont le culte de l'étude calme, patiente,
attentive de la nature qui inspire autant qu'elle révèle les lignes
et les tons exacts, le style de la composition et la fermeté
du dessin, l'harmonie des masses et des détails. Tôt ou tard on
rendra pleine justice à leurs efforts persévérants et consciencieux,
et le rang qui appartient déjà à plusieurs d'entre eux parmi
les sommités de l'art, d'autres y parviendront, et en grand
nombre, tel est notre ferme espoir, nous osons répéter ; notre
conviction.
    Comme toujours le paysage et le genre dominent ; comme
toujours ils ont le privilège de l'attention générale, et, conve-
nons en, de l'engouement de la foule. Cependant les sujets qui
atteignent aux proportions historiques ont assez d'importance
pour rassurer sur les destinées et les progrès de ce genre de
peinture et montrer qu'il parvient de plus en plus à la hauteur
de sa mission.
    Afin d'éviter l'ennui de la méthode et le pédantisme des clas-
sifications, nous allons simplement ouvrir la première page du
livret et le suivre ensuite jusqu'au bout.
    M. Allemand expose-t-il des études ou des paysages ? Paysages
ou études, laissons de côté la question des mots, sont traités
 avec un soin précieux, avec une minutieuse et savante fidélité,
provenant de la finesse d'observation qu'il possède à un très
haut degré, La saison, le jour, l'heure où il peint, on les sent,
on les lit dans les ciels et les horisons pleins d'air et d'espace.
Le vent d'automne fouette les arbres ; la brise fait frisonner les
feuilles déjà teintées en jaune par les ardeurs du soleil. — On
peut reprocher à l'artiste de faire petit, mais si c'est un mal ce
n'est qu'un demi mal quand on fait bien.
    Il est des gens heureux ; les uns cherchent obstinément et
ne Jrouvent pas ; les autres ne cherchent pas, ou en ont du
moins l'air, et ils trouvent. Avec un morceau de bois fusé ,
M. Appian colorait déjà de charmants effets de jour et de nuit,
des natures de tous les tons et de tous les styles ; le pinceau
saisi un jour par lui nous a donné bientôt ces toiles qui montrent
une connaissance si intime et si vraie des paysages de nos
régions, avec leurs atmosphères tièdes, leurs silhouettes placides,
leurs brouillards dorés et leurs eaux mornes. Il lui manque