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186 DE tX DIGNITÉ DE L'ART. ques, où les vertus civiques glorifie'es sont un enseignement permanent pour le peuple et font che'rir la patrie ; plus de drames émouvants ; plus de douces scènes intimes, qui font aimer la famille. Les vierges aux formes chastes et aux fronts candides ont été remplacées par les formes et le regard im- pudique de la prostituée ; les paysages aux vastes horizons qui nous faisaient rêver et élevaient notre esprit vers le Créateur, ont été remplacés par des coins mal sains que nous nous empresserions d'éviter, si nous les rencontrions dans nos promenades ; le coursier, ce noble compagnon de l'homme dans ses travaux comme dans ses combats, n'est plus étudié qu'à Montfaucon ou dans les écuries d'un ma- quignon de bas étage ; les fleurs même, ces diamants et ces perles de la création, qui embellissent toutes nos fêtes et enrichissent notre industrie, ne sont-elles pas délaissées aussi ! On leur préière tout ce que le jardin potager produit de plus bas et de plus trivial. Et qu'on ne croie pas que nous exagérons , que cela ne peut être, que l'auteur des Casseurs de pierre, de l'Enter- ment d'Ornans et des Demoiselles de village, n'est qu'une individualité cherchant a attirer l'attention sur ses œuvres par l'excentricité. Hélas non ! Cet artiste est le chef d'une école qui a sa raison d'être dans l'état actuel de notre so- ciété; nous dirons tout a l'heure pourquoi. Et cette école, qu'on le sache bien, a ses théories, ses disciples et même sa philosophie, si on peut donner ce nom a de telles doctrines. L'art, dit-elle, est religieux dans l'enfance des sociétés, tant que ces sociétés sont régies par un gouvernement théocra- tique et sacerdotal. 11 devient ensuite historique avec le r é - gime monarchique. Maïs quand ces sociétés ont atteint l'âge de virilité et de raison , il est alors essentiellement démo- cratique et humanitaire. Et comme son but est la jouissance des sens, ses œuvres, pour être parfaites, doivent satisfaire