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118 DE L'HOMME. Pourquoi donc l'esprit humain serait-il exclu de ce mouvement et de ce progrès ? D'où lui vient donc, même h l'état sauvage, cette espérance de l'immortalité ? cette foi à un état supérieur après la mort du corps ? On dit que cet espoir résulte chez tous les animaux de l'instinct de la conservation et du désir d'être mieux : que l'homme y a trouvé un moyen de consolation embelli par son imagination. Soit ! Dans ce cas même, ce serait toujours la nature qui lui transmettrait cette révélation d'une existence éternelle et plus noble. Mais si cette nature avait menti? Pourquoi serait-elle ici en désaccord avec les lois de l'esprit ? N'est-ce pas elle qui, par la puissance des phénomènes que nous observons, élève l'homme a la croyance d'êtres supérieurs, invisibles, et dirige ainsi l'esprit vers la connaissance de Dieu? Dans les tombeaux des premiers êtres, la nature montre a l'esprit qu'ils sont d'autant plus parfaits qu'ils appartiennent à des époques plus rapprochées de la nôtre. Ce fait n'est pas son œuvre, car elle est toujours soumise à l'éternelle né- cessité de ses lois, et dès-lors elle ne peut mentir. Ces modifications dans la création résultent donc de la volonté d'un être supérieur qui nous parle par sa bouche. La majeure partie de l'humanité croit a la durée du moi après la mort du corps ; cette croyance dépend peut-être de la conviction qu'un être ne peut être anéanti, qu'un grain de poussière ne peut disparaître de l'univers. Si tel est un des privilèges de la matière, commentl'esprit n'aurait-il pas le même avantage ? Les dogmes des religions consacrent en général le désir de l'immortalité, l'espérance de la récompense du bien, de la punition du mal. Pour cela, il faut admettre la per- sistance de l'esprit après la mort. Mais alors les hommes habitués à la contemplation du monde qui tombe sous les *