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DE L'HOMHE. 110 sens, ne peuvent se représenter un esprit existant sans un corps quelconque. Dans tous les siècles, l'imagination s'est donnée libre carrière sur cette question. Les Indiens disent que l'âme est absorbée dans l'âme divine. Un vase se rompt, et l'air qu'il contenait se mêle à l'air extérieur. Ainsi l'âme brisant sa prison, rentrera dans l'essence divine. Ainsi la personnalité de l'esprit serait annihilée. Que doit être l'esprit séparé du corps ? Il doit rester ce qu'il était. Il a conscience de lui-même et des autres ; la conscience est sa qualité propre, caractéristique. La matière ni les forces de la nature, ni l'âme n'en sont douées. Il est comme une pensée sous l'enveloppe terrestre que lui prête la nature. Il est encore tel hors de cette enveloppe. Il se fortifie dans la lutte qu'il soutient pour défendre son indépendance contre la nature animale. Être supérieur, il doit triompher de la nature. S'il refuse le combat, il se pro- fane; il s'affaiblit, il tombe dans l'animalité. Il conserve bien toujours le sentiment de sa liberté de choisir, mais il est apostat à sa propre loi ; il s'est fait esclave. Après sa séparation du corps, il reste ce qu'il était SQUS son enveloppe humaine, fort ou faible, divin ou abruti. S'il en était autrement, il n'y aurait plus de différence entre l'animal et l'homme, entre la raison et la folie, entre le péché et la vertu, entre le maudit et le divin. Il doit rester au degré qu'il a atteint; c'est ainsi qu'il peut être son propre juge. Après la mort, en quoi consistera la persistance de l'es- prit dans son moi isolé et individuel ? Sera-t-il désormais sans relations avec le monde ? Est-ce qu'aucune influence ne réveillera ses pensées? Sera-t-il sans perceptions comme s'il couvait sur rien ? Que serait un être éternel sans cons- cience de ce qu'il sait ! doué de la volonté de vouloir -f&