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ilO DE L'HOMME. prise, abandonnent leur toit et leur patrie; d'autres vont jusqu'à l'ecliafaud ; d'autres, croyant combattre pour le droit et la patrie, se font tuer dans l'intérêt d'un maître ambi- tieux. Qu'y a-t-il dans tout cela, sinon un noble sentiment du devoir? L'homme qui, dans la simplicité de son cœur, suit comme un enfant l'impulsion de la nature, obéit comme par instinct a la voix du vrai et du juste, celui-là est un homme de la nalure non encore perverti. L'homme qui se jette dans le tourbillon des événements fait de l'utile le but essentiel de la vie, emploie comme des moyens la vérité et te mensonge, le juste et l'injuste, celui-là est mort pour ce qui est vivant, et vivant pour ce qui est mort; il est l'homme du monde. Celui qui imprime à toutes ses relations, à toutes ses actions le cachet de la sainteté, de la vérité et du beau, celui-là est sage. Celui qui, au témoignage de la vérité, de la vertu, du droit, de la liberté, porte avec joie la couronne épineuse de la vie, cette couronne qui lui attire les dérisions et la haine des contemporains, cet homme dont la vie n'est plus de ce monde est un homme de Dieu. Tel est l'homme physique et moral en face de la nature. Malgré les apparences de cet antagonisme, il y a cependant harmonie entre les lois de la nature et notre raison; même dans le langage ordinaire, on regarde comme naturel ce qui est raisonnable. Il y a accord entre la nature et ce qu'il y a de plus saint dans l'homme, car un ordre divin domine l'empire immense des êtres et ennoblit tout. Les penchants sensuels nous attirent, il est vrai, trop souvent dans une autre direction que la loi morale. Mais, si la puissance animale domine en nous, ce n'est pas le fait de la nature et de ses lois ; il ne