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                               BE L'HOMME.                               109

autre. Les découvertes s'accroissent, les rapports sociaux
se compliquent, la civilisation fait des progrès, mais en
même temps l'état contre nature. Alors le besoin d'aliments
devient gourmandise, le besoin sexuel devient débauche,
l'ivresse des plaisirs est portée jusqu'au dégoût. Le but de
là vie est déplacé : les crimes appellent des lois, les dissen-
sions engendrent un ordre civil plus ou- moins tyrannique.
On demande alors comment la liberté de la volonté peut se
manifester malgré cet égoïsme monstrueux,'malgré l'empire
des besoins et le désir du bien-être, malgré la confusion
dans les idées du vrai et du bien, du devoir (1),
    Au milieu de tous ces mirages et de ces causes d'erreur,
l'homme exerce encore son choix entre le juste et l'injuste.
On en voit qui, pour une doctrine religieuse a peine com-

   (1) Le devoir est, conformément à une loi sainte, l'harmonie do nos
actes extérieurs (en paroles et en actions) avec nos actes intérieurs (en pen-
sée et en volonté).
   Le principe moral le plus large de tous les devoirs, est contenu dans
cette maxime : Aimez Dieu par dessus tout, et votre prochain comme vous-
même. Dans l'obligation principale est comprise .ici la source pure de
l'amour. Dans ces devoirs de l'amour sont compris les devoirs de justice
envers soi et envers les autres.
   La justice n'est pas une vertu. Celui.qui est seulement juste, ne nuit pas,
et voilà tout. Où est son mérite ? L'absence du péché n'est pas une vertu ;
sinon les pierres, les plantes, les bêtes seraient vertueuses.
   La vertu est la force (virtus) de l'esprit humain résistant avec succès à
la puissance des attraits terrestres, aux sensations orageuses, aux appétits
ini} oHeux.
   La nature esclave est sans péché. Dieu seul est saint. Dans le combat
avec la sensualité, l'homme est vertueux.
   Dans la douleur que nous font éprouver des injustices exercées, la
conscience n'accuse jamais le corps, mais bien l'esprit apostat. C'est en
vain que l'homme voudrait rejeter toute la faute sur son instrument ma-
tériel. Si la nature est sans péché, puisqu'elle n'est pas libre, comment
peut-il dire que le corps a péché ?                         (Zschokke).