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100 DE L'HOMME. sans coopération étrangère, mais résulte d'une impulsion propre, en vertu de forces et de lois invariables. Dans le langage vulgaire de nature est synonyme de de soi-même. On parle non seulement de la nature des choses et de cer- taines classes de choses ; mais encore de la nature de la lumière, de la chaleur, de l'électricité, des plantes, des animaux, de la nature d'un homme sous le rapport de ses qualités corporelles ou spirituelles. On distingue la nature, de tout ce qui est le produit de la pensée, de la. volonté, de l'art, de l'éducation. Tout ce qui est naturel, est, en tant que produit spontanément, l'opposé de tout ce qui est fait et artificiel. L'esprit, avec tout ce qui est le produit et l'expression de la vie spiri- tuelle, est opposé a la nature. Il y a opposition entre la nature et l'esprit, entre la nature et la liberté, entre la nature et l'histoire (de l'humanité). L'esprit tend sans cesse a étendre le cercle de son action et de ses connaissances. La nature, au contraire, sans changements, sans tendances nouvelles, suit la route une fois tracée (1). (1) Naturel est en ce sens l'opposé ^'artificiel. Le principe de l'art est la faculté de créer, dirigée par la mémoire. Le domaine de l'art appartient à l'esprit créateur de l'homme. L'homme a encore la faculté de connaître, associée à celle de pouvoir. Il possède encore une troisième faculté : la force d'une volonté libre. La faculté de créer conduit l'homme à l'art; la faculté de connaître le conduit à la science. La faculté de se déterminer le conduit à la moralité. Ces facultés sont distinctes dans leurs sphères d'activité. Sphère de l'art, — imagination. Sphère de la science, — intelligence. Sphère de la moralité, volonté libre, sous la direction de la raison di- vine, elles composent une unité. Le raisonnable dans l'art est le beau. » Le raisonnable dans la science est le vrai. Le raisonnable dans la moralité est le bien.