page suivante »
DE L'HOMME DANS SES RAPPORTS AVEC LA NATURE. Lu à l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts do Lyon, PAR IE D' LORTET. Pourvu qu'on parte du principe que îe savoir et la foi ne sont pas destiné» à s'annuler réciproquement, niais à se compléter l'un l'entre , le vrai sera partout facilement reconnu et établi. GOETHE, SUR L'IMMORTALITÉ CE L'AME. MESSIEURS, Dans plusieurs circonstances, et surtout lorsqu'on s'est occupé de l'étude des sciences naturelles introduites dans l'instruction, on a dit et re'pété: cette étude étouffe le sen- timent religieux, elle prédispose et conduit au matérialisme. Cette accusation est-elle bien fondée? C'est ce que nous nous proposons d'examiner. Nous n'étudierons pas l'homme à l'état d'enfance, à l'état sauvage, subjugué par la nature, car nous n'admettons pas cette absurde méditation, de Rousseau : Si la nature nous a destinés à être sains, fose assurer que l'état de réflexion est un état contre nature, et que l'homme qui médite est an homme dépravé ! {De l'inégalité parmi les hommes). À la puissance de la nature, nous opposerons l'homme armé de la raison. Nous recher- cherons quelle peut être, sur l'homme moral, sur son sen- timent religieux, l'influence de l'étude scientifique) de la nature. Nous nous convaincrons que la superstition ne peut être favorisée au détriment de la science ; que la lumière divine n'a rien a redouter de la lumière humaine. Celle-ci ne peut éclipser la première mais en reçoit un nouvel éclat. Mais, d'abord, qu'est-ce que la nature? La Nature (du latin nasci, devenir, apparaître), exprime tout ce qui e&t,