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90 PETITE CHRONIQUE LYONNAISE. mille. On croit qu'il en résultera un procès, parce que ces dames, n'étant pas patentées, ne peuvent recevoir que des legs et non des héritages. 15 février. Les abonnés de la Comédie sont beaucoup mieux servis cette année que la précédente. On a voulu donner un nouveau ballet intitulé: l'Amour dans le globe, dans lequel on fait représenter à un détestable Crispin le rôle de M. Montgolfier, et où on voit un berger et une bergère qui s'enlèvent dans un globe construit à la manière de MM. Charles et Ro- bert, il a été siflé, hué et je crois qu'il nereparaitra plus. 29 mars. Il y a toutes les semaines des concerts charmants chez M me de F On y entend pour violons, MM. d'Ambérieux-, de Vilicu, de Romans, de Sury et de Lucardière ; M. de Vaurion pour basson, et pour flûte le hautbois de la Comédie ; pour basse l'aumônier de Sainte-Marie ; M. Tolo- zan et M. de Messimieux et M me sa mère, sur l'orgue ou le forte-piano (I). Ces concerts durent de sept heures à minuit. Il n'y a d'intervalle que pour un bon souper. Notre ville est entièrement découragéepourlesballons. On a refait encore de nouvelles expériences d'un fameux globe construit en bonne toile, décoré des armes de la ville et de celle de son chef, nommé le Sathonay. Deux voyageurs devaient s'embarquer et pousser jusqu'à la mer méditerranée Rien n'a réussi, le Sathonay n'a pas bougé de place. Nous attendons le roi de Suéde ainsi que N. S. P. le Pape. 9 avril. M. Bonnefoy (2) a fait de grands progrès dans le magnétisme, tout le nionde raffole de lui et l'on attend son retour avec impatience. Les mé- decins, chirurgiens et apothicaires lui réservent beaucoup de malades, et comptant sur son intrégrité pour savoir si il y a de la charlatanerie, ils sont dans l'attente de lui comme du Messie. L'arrivée et les cures du sieur Lerue, élève à Lyon, dont on commence à parler, bien loin de faire tort à M. Bonnefoy, ne le font, au contraire, que plus connaître. 25 avril. On ne parle plus ici que magnétisme, que magnétiseurs, tout le monde s'en mêle. Le chevalier de Rachois, M. de Bory, le chevalier de Barbcrin, officier d'artillerie, sont les plus zélés. M. Barberin a trouvé le secret, à lui tout seul, et dernièrement, à ce qu'on dit, il magnétisa quel- qu'un qui demeure rue Ste-Hélène, hôtel de Riverie, de sa fenêtre, à l'hôtel deJanfcé, rucSt-Dominiquc. (1) Dujast d'Ambérieux, auteur de plusieurs romances charmantes, Dervieu de Vilieu, Ferrary de Romans, de la Frasse de Sury, dont l'iiôtel, cité pour ses objets d'art, est la résidence du maré- chal de Castellane, Morel de Lucardière, garde du corps, puis artilleur après le siège, tué dans une bataille à la première campagne d'Italie, Cuiguet de-Vaurion, Troliier de Messimieux, sa mère était une demoiselle Chappuis de Margnolas. (2) Célèbre médecia de Lyon qui a laissé plusieurs ouvrages.