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                          DE   LAITÈÃE-D'0R.                            07

peut corriger la rapidité par des écluses, moyen qui entraînerait
probablement des dépenses et un entretien considérable ; mais ,
pour répondre à ma seconde objection , je ne pense pas que l'on
propose de garnir de Jjéton le Tond et les parois du lit artificiel
que l'on aurait creusé. Cette extrême perméabilité du terrain
caillouteux des rives du Rhône est prouvée par le fait suivant
que j'emprunte, comme les précédents, aux notes récoltées
dans les leçons de M. Fournet : En 1840, et par des eaux très-
basses, le jeaugeage du fleuve fut opéré en même temps à Genève,
à Lyon et à Avignon. Le résultat de cette opération fut très-
extraordinaire; car il donna également, pour chacune de ces
trois localités, 400 mètres cubes par seconde. Si l'on considère
le nombre des affluents du Rhône, depuis Genève jusqu'à Lyon,
et depuis Lyon jusqu'à Avignon , on sera surpris de trouver le
même chiffre : ce qu'on ne peut attribuer qu'à l'énorme déperdi-
tion de l'eau, à travers un sol excessivement perméable (1).


                                   IV.

  L'ancien territoire de la Tête-d'Or se composait, en grande
partie, de plusieurs îles, séparées entre elles par différents bras
du Rhône, et il s'étendait jusqu'au bas des balmes de Vassieux.
La famille Lambert en était le principal propriétaire, au XVIe
siècle, et le souvenir de cette possession s'est conservé dans le
nom d'îles Lambert et Vassieux que garde encore le terrain bas
sur lequel a été établie la gare de Genève, à Saint-Clair. Cette
dénomination de Lambert et Vassieux est une altération de
Lambert ou de Vassieux. Dans les titres que j'ai pu déchiffrer, il
est très-souvent question de broteau, brotelon (2), bois, île

  (1) Un projet sérieux de dérivation du Rhône a été formulé, il y a
quelques années , afin de la faire servir de force motrice, et de l'amener
dans les quartiers has de la ville , mais il ne s'agissait pas de creuser un
nouveau lit au fleuve : c'était une simple prise d'eau.
   (2) « C'est de broussailles ou de broutilles que dérive le mot broteau.
 On dit encore le broteau Lambert-Vassieux, le pré Buisson ou le petit bro-