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                        DE LA TÈTE-D'OR.                        6b
             Vbi Rhodanus ingens amne prœrapido fluit,
             Ârarque dubitans, quo suos cursus agat,
             Tacitas quielus allait ripas vadis.
                                                 APOKOI., VU.

        J'ai vu ce mont célèbre , assis sur deux rivières,
        Qui reçoit du soleil les atteintes premières ;
        Dans son immense lit, le Rhône impétueux
        Étend son eau blanchâtre en méandres nombreux ;
        Mais la Saône paisible, en son cours indécise,
        Embellit son rivage , ou bien le fertilise.

   Si le Rhône eût creusé son lit, le long des balmes Viennoises,
éloignées du pied de la colline qui portait le vieux Lugdunum,
Sénèque n'eût pas dit : Duobus imminensfluviisjugum. En outre,
je ferai remarquer que, sous la domination romaine, un canal,
passant sur l'emplacement des Terreaux, unissait le Rhône à la
Saône : le fait est tellement acquis à l'archéologie lyonnaise,
que je n'ai pas besoin d'en faire le sujet d'une dissertation. Ce
canal n'eût pu exister, si le Rhône n'eût pas coulé dans son lit
actuel. Voici encore un autre fait qui nous apprend que très-an-
ciennement le Rhône baignait le pied des balmes bressanes : Au-
dessous du village de Crepieux, chacun a pu observer, avant la
construction du chemin de fer de Genève, un fragment d'aqueduc
souterrain, composé de deux voies, et qui se dirigeait du côté
de Lyon. Or, M. Fournet a constaté que la prise d'eau avait lieu
dans le Rhône, à la hauteur du promontoire de Neyron. Cet
aqueduc, qui arrosait la ville basse, entre les deux rivières,
aboutissait dans le quartier des Terreaux, et l'on a retrouvé ses
traces, dans la maison Guérin , au coin de la montée du Griffon
et de la rue Puits-Gaillot. L'existence des deux galeries parallèles
s'explique par la nécessité où l'on se trouvait souvent d'en curer
une, pendant que l'autre continuait à fournir de l'eau aux bas
quartiers de la ville. Cette construction , datant de l'époque ro-
maine , prouve que le Rhône coulait déjà du côté des balmes
bressanes , puisque c'était à leur pied qu'on avait pratiqué cette
dérivation.
  Les documents historiques et les souvenirs matériels, rappro-
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