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BURGONDES. 37 par les enfants de Bor, soit préférablement, h mon gré, par les fils du vent, dénomination métaphorique tout à fait dans le goût de la Skalda, et dans la tour d'imagination de ces aventuriers du nord, qui remettaient aux vents et aux tempêtes, le soin de les pousser de rivages en rivages, pour y lancer les filles du malheur (leurs flèches), et disparaître ensuite comme ils étaient venus, sur le coursier des flots (leur vaisseau). Le nom même des rois que nous verrons régner sur les Bourguignons, de ces Niflungar ou Nibelun- gen, aujourd'hui si célèbres, offre un sens tout à fait ana- logue , celui d'Enfants des brouillards : la muse épique l'étendit à la nation entière et les Sagas du nord appelèrent Mflungaland, le pays qu'elle habitait (1). » Qui ne sait tout ce que les poètes ont imaginé avec les Enfants des brouillards •— et les Fils du vent? Chercher l'origine d'un nom dans les fictions de la poésie est se con- tenter d'un bagage bien léger pour l'histoire. XXIII. Parmi ceux qui veulent que les Burgondes soient, eux et leur nom, d'origine celtique, les uns disent que les Gau- lois de Sigovèse, après qu'ils se furent portés en Germanie, adorèrent Hercule , sous le nom d'Ognius; d'où ils prirent le nom de JBourgongnions. Les autres prétendent que Burgun- diones s'est dit de Gurgundiones, à Gurgitibus, parce que la Bourgogne, à raison des grandes rivières qui y ont leurs sources ou leur cours, a été nommée la mère des eaux. Ménestrier lui-môme adoptant, avec variantes, cette étymo- logie dit que : « en langue celtique, gund signifie tête ou source des rivières, verlex; et que les Bourguignons, Bur- gundi, étaient ceux dont les bourgs ou les habitations étaient à la tête et proche des sources. » — « Nous avons retenu, ajoute-t—il, le mol de gonds pour ces pivots de fer ou de (1) Questions bourguiynones, p. 13,