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38 BURGONDES. bronze sur lesquels tournent les portes. Plusieurs de ces anciens Bourguignons avaient des noms dérivés du motgund, comme Gondebaud , Gondoraar, Gondegisèle, Gondicaire , Gondioc (1). » XXIV. Il y a des auteurs fort peu soucieux des leçons de la philologie qui, comme Pfister (â), dans son Histoire d'Allemagne , cherchant des explications dans des racines h\brides, allient ensemble le bor slave avec le kund ludesque et font des Burgondes", les hommes des forêts. Il y en a d'autres qui se plaisent à forger des étymologies, en les tirant de leur propre fond; ce ne sont pas les moins curieuses. Nous n'en citerons qu'une seule ; elle est de Saint-Julien de Baîleure, doyen du Chapitre de Châlon, el lui appartient tout entière. Selon îui , les Bourguignons s'appelaient ainsi, du bourg d'Ogne, qui était sis autrefois dans une plaine appelée encore aujourd'hui le Val d'Ogne, entre Lux el Til-Châtel, à quatre lieues de Dijon. Saint- Julien de Baileure prétend que, Ongne ou Ogne, dans le langage celtique, signifiait Dieu, et que Bourgongne était la môme chose que « Burgus Deorum , bourg des Dieux. » « Le bourg, dit-il, que les Celles (entre lesquels sont les Bourgongnons), nommoienl Bourg Ongne, estoit dit en latin Burgus Deorum : et par là , soit aisé rendre à chaque portion de tel nom, mot significatif: tellement qu'à Bourg, réponde Burgus, et à Ongne, Deorum. » Puis, le vieux doyen de Châlon ajoute doctement : « Au lieu de Burgus Deorum, ii se trouve que quelques-uns (no- tamment Cassiodore) ont mis en termes el introduit le mot (1) Méncstrier. Histoire de Lyon; in-fol. ; Lyon, 1696, p. 192. (2j Pierre de Sainct-Julicn de Baileure. De l'Origine des Bourgongnons; pet. in-fol; Paris, 1581, p. 30.