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10                             BURGONDES.

de ces Gaulois qui, au dire d'Arianus, auraient fait au roi
 Alexandre, celte fière réponse, que « ils ne craignaient
rien sinon que le ciel tombai (1). »
    Gollut vivait à cette époque de celtomanie, où l'on croyait
voir parlout des Celles ou Gaulois, auxquels parfois l'on
se plaisait à donner les plus fabuleuses origines : les uns les
faisant descendre des Troyens ; d'autres les considérant
comme les premiers habitateurs de la terre, après le déluge,
 el les faisant remonter jusqu'à Gomer, surnommé Gallus ou
 Gaulois , fils aîné de Japhet ; ce que Charron , sieur de
 Monceaulx, écrivait sérieusement même encore au XVII'siè-
 cle, dans son Histoire universelle de toutes les nations (2).
    Chorier, l'auteur fort renommé, en son temps, de Y His-
toire du Dauphinê, fait, des Burgondes, des Gaulois de
Sigovèse qui, de la Celtique, se portèrent aux Palus Mceolides
et des Palus en Scandinavie , dans la Pomôranie el en Po-
logne. Ces mouvements, suivant lui, précédèrent le règne
d'Auguste, dont les armées défirent ce peuple, qui reprit
alors sa vie errante. « Les Bourguignons, dit Chorier, se
garantirent par leur défaite de la servitude dont ils étaient
menacés; ils devinrent vagabonds; préférant l'amour de la
liberté à celui de la patrie. » Et ailleurs, il s'écrie : « Notre
 nation serait déshonorée, si des étrangers s'en étaient ren-
dus maîtres. Les Bourguignons étaient des enfants du pays,
qui ne faisaient que rentrer dans l'héritage de leurs pères,
el non pas des usurpateurs (3). »
    Au XVIIIe siècle, dom Plancher, dans sa lourde Histoire
de Bourgogne, en quatre volumes in-folio, écrit: « On ne

  (1) Gollut; ibid.
    (2) Jacques de Charron. Hist. univ. de toutes les nations; in-fol. ; 1621,
p, 16.
    (3) Chorier. Histoire générale du Dauphinê; in-fol,; Grenoble, 1661,
t . i, p. 458.