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'M2                 LETTRES DU CONNÉTABLE

 que créez que nous qui sommes chief de la justice de ce
royaume ne vouldrions procéder en ce cas que gracieuse-
 ment et par justice, vueillez savoir que de ce avons esté et
 sommes bien advertiz. Et à en faire ce que vous escrivions,
 ne vous cuiderions point faire de tort, car la chose a esté
 une foiz octroyée à Monseigneur le Roy, et lui est deue, et
 nous y a fait assigner pour le fait de sa guerre. Et par ainsi
 nous en povons prandre à ceulx qui le doivent sanz leur
 faire tort. Et sommes bien esmerveilliez comment autre-
 ment n'aviez fait diligence de les paier , veu le long temps
 qu'il y a que l'octroy fut et les grans charges que mondit
 Seigneur a pour le fait de la guerre, lesquelles il ne porroit
 soustenir sans l'aide de ses bons et loyaulx subgez. Et la
 rémission que mondit seigneur le Roy en fist à la ville et
 au païs qui fut de vijm francs à une foiz, par my ce que on
 devoit paier comptant le surplus, et pour ce n'en devriez
jamais demander rabais. Touteffois avant la venue dudit
 Violet, avons délibéré d'envoier par de la, tant pour ce
 comme pour une autre assignation que avons sur l'aide
 octroyé à Montluçon, notre amé et féal secrétaire de Mon-
 seigneur et le nostre, maistre Jehan de Dijon, lequel sera
 par de la bien brief. Et l'avons chargé de vous dire sur ce
 plus a plain notre entencion et d'appoincter avecques vous.
Si vous prions que en ce qu'il vous dira sur ce, vueillez
tant faire que nous en doyons estre contens, caria nécessité
y est grande, attendu la grant charge et despens que chacun
jour avons a supporter pour le fait de la guerre. Quant à la
response des lettres que vous avons esoriptes touchant au
 fait de feu Giac, vous ferez bien, pour vous acquitter de
 voz loyaultez, d'en escripre à mondit seigneur le Roy, ainsi
que vous avons escript, combien que, Dieu mercy, il est bien
appaisié et est bien content de nous. Et avons espérance, a
l'aide de Notre Seigneur, que les besoingnes se porteront