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        PETITE CHRONIQUE LYONNAISE
                             DU XVIlle SIÈCLE.




   Voici de nouveaux fragments pour le journal du XVIII e siècle que j'avais
publié, en 1851 et en 1852, dans la Bévue.
   Mais avant d'abandonner la parole à mes chroniqueurs manuscrits, je
retiens à mon profit quelques lignes en guise de préface, afin de justifier cette
galerie des faits et des hommes du temps passé.
   Dans la revue du mois d'octobre 1855, il se trouve un article fort bien
fait sur Jules Janin, et dans cet article un paragraphe qui a tout l'air d'une
pierre lancée dans le jardin de ce bon abbé Pernetti, de Messieurs Breghot
et Péricaud et de tous ceux dont je fais partie, hélas ! qui sont courbés pour
exhumer dans les débris dupasse des noms quelquefois justement ignorés.
  L'auteur s'étonne que les écrivains auxquels il fait allusion aient oublié
ou négligé Jules Janin, et il prend la plume pour réparer cet oubli ou cette
négligence, qui n'existe plus à partir de ce jour, et le reproche me semble
une simple précaution oratoire pour motiver l'apparition du feuilletoniste
des Débats au milieu d'une revue provinciale.
   Il n'y a qu'à louer l'auteur de cet article d'avoir apporté d'excellents maté-
riaux à notre panthéon lyonnais et nullement à combattre le paragraphe en
question qui ne renferme rien de malveillant, et si je le prends à partie, c'est
uniquement pour exposer mes idées à cet égard et justifier mes prédilec-
tions antiques sans vouloir déprécier les prédilections modernes.
   Il s'agit de faire mousser (mille excuses pour ce mot d'argot) nos compa-
triotes célèbres. C'est bien là notre intention commune et nous l'entendons
tous dans un sens de patriotisme local parfaitement avouable. Mais qu'enten-
dons-nous par Lyonnais ? selon moi, Soufflot, né en Botirgogne mais qui passa
de longues années à Lyon et nous laissa plusieurs beaux monuments, est plus
Lyonnais queJJules Janin, né dans nos provinces mais en ayant fui les limites,
renié les habitudes et ne s'en ressouvenant que pour lui décoclier des
épigrammes.
   En second lieu, le but de ces études sur des personnages dignes de
mémoire serait manqué si l'on ne parlait que d'hommes aussi connus que
Jules Janin, vivant, écrivant, signant chaque semaine des feuilletons dans
le journal le plus répandu. Il n'est pas nécessaire de proclamer l'existence
de ce que tout le monde voit, il est peut-être intéressant (dans le cercle