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A MON M ART. Dédicace de mes premières poésies. Toi, dont le chaste amour, l'ineffable tendresse, Fut le premier rayon de ma sombre jeunesse, Et qui, sans t'enrayer, l'approchant du malheur, Fis reverdir en moi la croyance au bonheur, Foi céleste qui seule aide à porter la vie, Et que pour nous au ciel l'espérance a ravie, Comme un long souvenir, un don religieux Reçois ces chants rêvés en des jours nébuleux, Sur des chemins sans fleurs, sous un toit sans sourire, Près du lit douloureux d'une sainte martyre. .J'avais trois ans. Mjn père un jour me prit la main. Et sur les hauts sommets que l'invisible habile, Fuyant avec dégoût le tourbillon humain, Vers la beauté sereine il guida ma poursuite, 11 me fit traverser les guérets jaunissants Et les prés veloutés parsemés de lis roses, Et les vastes forêts aux sapins frémissants Dont les choeurs solennels apprennent tant de choses. 46