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214 XIXe BULLETIN MONUMENTAL de son culle qui n'ont pas de rivales dans l'Eglise. — C'est une capitale par la beauté, l'animation, la pose, le bruit et les allures; une toute petite ville par sa vie de famille, et ce précieux esprit de foi, de province, de cultes domestiques qui, en elle, s'associe encore au progrès. Elle est assez du midi pour en.avoir les reflets, la couleur, les tempéramenls, et assez du nord pour lui emprunter, sans effort, ses habiludes douces, sérieuses et calmes. — En un mot, elle concilie dans la plus juste mesure, le tumulte à la quiétude, l'activité au repos, le luxe à la simplicité.— La province c'est la France, Paris n'est que la colonie. Les grandes constructions, les grandes restaurations ont continué , dans le cours de 1859 , à avoir plutôt pour objet les rues, les maisons, les édifices civils que les basiliques. Ainsi, le premier sanctuaire des Gaules, l'église primatiale de Saint-Jean-Baptisle de Lyon, s'est bornée à quelques r é - parations urgentes au clocher septentrional de sa façade , contenant l'horloge publique. L'on devrait bien, à l'intérieur, l'orner d'un ces phares imités de celui d'Aix-la-Chapelle, tels qu'on en voit â Strasbourg et ailleurs. La sainte et grave liturgie de Lyon, attaquée récemment sous la rubrique de Moulins, comme devenue fruste, survi- vra à celle agression, n'en douions pas. Comment se fait-il que l'Eglise de Moulins-en-Bourbonnais veuille donner des leçons de rit romain à la première métropole des Gaules (PRIMA. SEDES. GALLIARVM), elle qui admet les chan- tres gagés et leur prodigue le costume ecclésiastique au chœur?... Toutefois faisons, à propos de Saint-Jean, une observation. Autrefois, l'office commencé, nul laïque ne pouvait s'introduire dans le chœur. Aujourd'hui la tolérance, sur ce point, devient abusive et funeste au recueillement. Les basiliques des Macchabées (Sainl-Jusl), des Martyrs (Sainl-Irénée), de Saint-Paul, les temples consacrés aux